Entrevue avec David Albert-Toth, co-créateur de «LA VIE ATTEND» présenté par Danse-Cité

Cinq interprètes masculins feront face au public dans «LA VIE ATTEND». À la fois coéquipiers et adversaires, ensemble ou solitaire, les danseurs auront comme tâche de mener le public vers une réflexion sur la vie en société. L’idée a germé dans la tête des chorégraphes Emily Gualtieri et David Albert-Toth il y a environ deux ans. «On venait de terminer notre spectacle “In Mixed Company”, qui parlait du désir d’intimité versus le conformisme social, et on avait envie de jouer encore avec des idées morales comme ça».

De là est venue une envie d’explorer la vie comme étant un jeu que l’on joue tous, consciemment ou non. «On pensait beaucoup au philosophe politique Thomas Hobbes et à son interprétation un peu “raide” de l’humanité. Il a certaines idées sur le désir de pouvoir et sur le pouvoir de la peur que l’on trouvait intéressantes, continue David. On avait envie d’explorer ces contraintes morales, et ça nous a lancés dans une réflexion sur le jeu entre l’espoir et la peur, et les stratégies que l’on utilise en société dans les divertissements ou le sport, par exemple.»

C’est à partir de là que LA VIE ATTEND a commencé à se former plus concrètement dans leurs têtes. «À la base, on voulait explorer ce qui se passerait si on se débarrassait de nos stratégies, de nos peurs, du manque de confiance envers les autres, pour arriver là où la vie attend, là où on est vraiment libres.» Le titre a ainsi un peu pris vie, et l’idée d’intégrer les stratégies dans la chorégraphie et dans le rapport des danseurs entre eux est devenue évidente. «Dans le fond, la vie n’attend pas. La vie n’attend rien, rien d’autre que sa fin. Quand on a réalisé ça, on a eu un changement de paradigme», précise le chorégraphe.

La pièce parle donc de la vie comme étant un jeu de patience, mais ne traîne pas en longueur pour autant, nous promet-on. «Même si le spectacle parle beaucoup d’attente, ça ne veut pas dire que c’est planant, bien au contraire! C’est un spectacle qui bouge, qui nous emporte. Bizarrement, on ne voit pas le temps passer! (rires)» Le quintette de danseurs en vedette dans cette pièce (Joe Danny Aurélien, Marc Boivin, Simon-Xavier Lefebvre, Milan Panet-Gigon et Nicolas Patry) a d’ailleurs activement participé à modeler l’aspect physique du tout avec David et Emily.

Créer une réflexion

Pour ces deux chorégraphes, l’important, dans une oeuvre, est d’amener le public à avoir une réflexion profonde qui restera avec lui longtemps après la fin du spectacle. «La pièce n’est pas toujours légère, mais elle s’ouvre avec une certaine légèreté pour que le public soit à l’aise de se poser des questions plus inconfortables tout au long de la performance», explique David. «On veut arriver à poser des questions morales difficiles, mais toujours à travers le corps, dans une physicalité intense.» Le public est donc amené graduellement à être à la fois instigateur de ces réflexions, mais aussi parfois spectateur, voire voyeur, de ce qui se passe sur scène.

«LA VIE ATTEND», une pièce de danse intrigante à ne pas manquer du 27 au 30 septembre ou du 4 au 7 octobre prochains. Pour acheter des billets, rendez-vous au www.lachapelle.org.

*Cet article est une présentation de Danse-Cité.