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Crédit photo : Michel Arseneault
Même si Lamb of God était la tête d’affiche, on ne pouvait pas parler de premières parties dans ce cas-ci. Les locaux de Cryptopsy roulent leur bosse depuis plus de vingt ans et ont vendu des centaines de milliers d’albums, ce dont peu de groupes québécois peuvent se vanter, surtout dans un genre plutôt boudé par les radios. Malheureusement, le travail m’a empêché d’arriver à temps pour leur prestation, mais les fans étaient là pour les applaudir.
Puis le groupe polonais Behemoth, lui aussi amassant plus d’une vingtaine d’années d’expérience a ravi la foule avec son death metal puissant et intense. Honnêtement, pour une néophyte, les gars faisaient un peu peur: maquillés, certains habillés en genre d’armures, décor quelque peu sataniste; s’ils voulaient avoir l’air méchants, c’était réussi. Leur performance était très théâtrale, pas que pour les costumes, mais la gestuelle et les déplacements sur scène aussi. On ne s’est pas ennuyé, disons.
Et comme la plupart des membres de groupes métal, on avait affaire à d’excellents musiciens qui jouent avec dextérité à une vitesse parfois étourdissante. Mention spéciale au batteur qui faisait tournoyer sa chevelure tout en jouant à un rythme effréné, un exploit de coordination motrice. Dans le style, ils étaient parfaits. D’ailleurs, les spectateurs ont vite commencé à scander leur nom puis des «Eh! Eh!» et tant au balcon qu’au parterre, les gens hochaient la tête vigoureusement.
Ensuite sont arrivés sur scène les tant attendus membres de Lamb of God, groupe de Virginie qui donne plutôt dans le groove metal, même s’ils détestent être étiquetés. En fait, en écoutant leurs pièces, on peut penser à Jane’s Addiction ou même parfois à Primus, version métal. Pas mal plus métal. Même si la batterie n’est pas aussi rapide que celle du death metal par exemple. Comme les groupes mentionnés précédemment, la basse a une place assez importante dans la musique du groupe, et ça vibrait jusque dans nos cages thoraciques. Le son était si fort par moments que le désir de se bloquer les oreilles, même avec des bouchons déjà en place, persistait…
Sur fond de projections vidéo montrant des scènes tantôt politiques et religieuses, tantôt des images d’immeubles désaffectés, de cérémonies satanistes et de corps ensanglantés, le groupe a offert une prestation des plus énergiques. Le chanteur Randy Blythe était déchaîné, il courait et sautait partout sur la scène, faisant aller ses dreads de tous les côtés. Les autres membres, même si plus tranquilles, n’étaient pas stoïques. Blythe a eu une très bonne interaction avec la salle tout au long de la soirée, parlant à la foule, les faisant réagir, chanter et bouger. Il a même pris le temps de souligner le fait que Montréal est un terreau fertile pour le métal. Et il y est même allé à quelques reprises d’un «Merci beaucoup Montréal!»
Et même si certains fans regrettaient qu’ils n’aient pas joué telle ou telle chanson, Lamb of God a su mêler ses pièces plus récentes, à d’autres plus classiques, et faire en sorte que tout le monde passe une soirée endiablée.
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de la rédaction