SortiesDans la peau de
Crédit photo : Jean-Érick Dorval
1. Vous êtes le grand patron du Festival d’été de Québec (FEQ) pour une 16e année consécutive. Qu’est-ce qui vous a poussé, en tant qu’homme d’affaires et grand passionné de politique culturelle, a accepté ce défi de taille?
«Bien sincèrement, je n’ai jamais eu de plan de carrière. La gestion culturelle s’est présentée à moi un peu par hasard, sous forme d’opportunité. Alors que j’œuvrais dans le secteur du développement économique, on m’a tiré l’oreille pour le sauvetage de l’Orchestre symphonique de Trois-Rivières, ce que j’ai fait avec l’expérience de redressement financier que je possédais à ce moment. J’y suis resté neuf années et, dès la deuxième année, je me suis découvert des aptitudes à développer des produits symphoniques différents. J’ai donc défini mon profil de développeur culturel par la création de nouveaux concepts dont l’objectif était d’attirer de nouveaux auditoires. Ce que j’ai fait avec succès. Cela a permis à l’Orchestre de faire des surplus financiers, de générer des salles pleines et d’avoir du succès. Je carbure au succès et suis très allergique aux échecs et aux déficits.»
«Cela m’a conduit à la création de ma propre boîte de production à la direction d’un festival à Trois-Rivières, d’un festival de cinéma à Québec et de spectacles télé.»
«Le Festival d’été de Québec s’est offert à moi comme l’aboutissement d’un rêve de gestionnaire d’évènements. De 2002 à aujourd’hui, j’ai réussi, avec l’équipe (sept permanents au départ) à faire de cet évènement l’un des plus importants en Amérique du Nord. Le budget est passé de 6,5 millions à 30 millions en moins de quinze ans, et nous avons aujourd’hui plus de cinquante-cinq employés permanents. Si on additionne tous les évènements que nous présentons et organisons, nous pouvons dire que nous gérons un budget de plus de 45 millions de dollars. Le défi était de faire grandir le FEQ, de le hisser au sommet des grands évènements musicaux de ce monde, et nous y sommes. C’est pour cela que j’ai accepté.»
2. À quoi ressemblent les tâches journalières du «big boss» dans l’organisation stratégique d’un festival d’envergure comme le FEQ?
«Dans une organisation comme la nôtre, mon rôle est de définir une vision et de faire en sorte qu’elle se concrétise. Je vois mon rôle comme celui d’un coach dans une équipe. S’assurer de gagner la coupe tous les ans, mettre les meilleurs joueurs sur le terrain et à la bonne position. Assurer une coordination et une planification claires. Ne jamais croire que les choses arriveront toutes seules, car il faut bosser pour y arriver. Ne jamais avoir peur de se relever les manches, de soutenir les équipes en travaillant avec elles. Et puis… beaucoup de téléphones et de communications.»
3. Quelles sont vos plus grandes fiertés cette année à l’occasion des 50 ans du Festival d’été de Québec? Lâchez-vous lousse!
«Réunir dans notre évènement plusieurs éléments qui feront en sorte que le public aura l’impression de vivre, à nouveau, le 400e anniversaire de la Ville. C’est la recette que j’avais utilisée pour le 400e et pour les éditions précédentes du FEQ: surprendre, étonner et faire plaisir. Les compagnies françaises d’arts de la rue que nous invitées, Transe Express et Les Plasticiens Volants, de même que nos têtes d’affiche, joueront ce rôle. Ma fierté, c’est lorsque les gens viennent me voir (et ça arrive souvent) et me disent Merci Monsieur Gélinas pour ce que vous faites pour la Ville de Québec et de nous faire vivre tellement d’émotions avec le FEQ!»
4. Chaque année, l’annonce d’une programmation aussi éclectique que la vôtre suscite à la fois, et obligatoirement, disons-le, un enthousiasme monstre et une grogne populaire… Quelles sont les difficultés rencontrées lors de l’élaboration d’une édition et surtout sont les plans adoptés pour bâtir au mieux une programmation de qualité?
«Nous vivons (heureusement ou malheureusement) dans une nouvelle ère où les médias sociaux s’éclatent. Ils deviennent omniprésents et génèrent des tonnes de commentaires tout aussi intéressants que totalement gratuits. Il ne faut pas s’en faire, chaque année nous vivons une petite période noire au moment de l’annonce de la programmation et une période de très grande satisfaction au terme de chacune des éditions. Le public aime le Festival d’été de Québec, est fier de son évènement et, entre vous et moi, trouvez-moi sur la planète un évènement musical qui offre autant de spectacles à un prix aussi accessible dans une ville attrayante comme Québec.»
«Cette année, tout particulièrement, la programmation est, ouf!, supérieure à celle de bien d’autres festivals. Je suis convaincu que ce sera une réussite! En bout de piste, c’est le public qui décide et qui s’exprime en achetant les laissez-passer. Nous sommes probablement le plus gros vendeur en Amérique du Nord avec plus de 145 000 billets vendus!»
5. Si vous aviez les moyens de vos ambitions démesurées – même les idées les plus folles et farfelues, qu’auriez-vous envie de présenter comme coups de théâtre à une édition prochaine du FEQ? Laissez aller votre imagination, tout est permis!
«Je réalise, chaque année, une partie de mes désirs. Il n’y a pas beaucoup de choses que j’ai réalisées ces quinze dernières années que je n’ai pas souhaité faire à un moment ou à un autre. Pour le reste, ça viendra…»
Pour acheter vos passes aux coûts de 95 $ (et 105 $ à partir du 6 juin), visitez le www.infofestival.com. Pour consulter nos précédentes chroniques «Dans la peau de…», visitez le labibleurbaine.com/Dans+la+peau+de…
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