SortiesCirque
Crédit photo : Patrice Lamoureux
La trame narrative servant de prétexte aux numéros solos, duos ou de groupe est simple mais bien ancrée dans l’air du temps. Propulsé au rang de star par son rôle d’animateur de télé-réalité, un homme marginal décide de retrouver sa vérité oubliée après avoir revisité des souvenirs d’enfance et de jeunesse. Il fera la rencontre d’une tribu d’esprits libres, dont les habits aux couleurs vives et franches contrastent de manière représentative avec les paillettes des vedettes et l’allure morne des automates exclus de la «clique».
Après une ouverture impressionnante mettant la corde à danser à l’honneur sur une musique de M83 tonitruante, on assiste à une suite de tableaux manquant un peu de cohésion et à l’exécution variable. Si des cerceaux hexagonaux ont donné du fil à retordre aux acrobates le soir de la première, en revanche, un pas de deux pour ballerine et flatland est parvenu à river sur lui des centaines de paires d’yeux dans un beau moment de grâce et d’admiration collective. L’esthétique de la direction artistique (Jean Guibert) tirant dans toutes les directions, du point de vue tant visuel que musical, n’est pas étrangère à la recherche de repères des spectateurs en première partie.
Les autres moments forts du spectacle sont sans contredit la prestation ahurissante d’une acrobate aérienne retenue par un câble, attaché non pas à la taille ou au pied, mais au chignon! Dans ce cas-ci, il n’y avait pas que l’admiration qui était collective, la mâchoire décrochée l’était aussi. Sur une note plus sobre et classique, le personnage principal offre une performance solo de danse acrobatique absolument splendide. Enfin, la finale fougueuse et déchaînée sur BMX a réussi à faire lever une foule en délire (ou presque).
Volta applique, grosso modo, les codes du blockbuster moderne sans atteindre toutefois l’unicité qu’apporte parfois, même dans le monde circassien, la créativité lorsqu’elle s’élève au rang d’œuvre d’art. Prouesses techniques et mécaniques (dispositif scénique), costumes éblouissants, musique alternant entre vibrations, intensité sonore et recherche d’émotion, tous les ingrédients y sont sauf, peut-être, l’ingrédient secret, l’inconnu, celui par lequel la magie se manifeste.
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Par Patrice Lamoureux
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