Le MAI accueille huit artistes internationaux pour la série d’arts performatifs «Prendre place»

En effet, le cœur de la métropole battra, dès jeudi, au rythme d’imaginations artistiques dégourdies au diapason l’une de l’autre, avec les visions d’artistes réputés des quatre coins du monde, notamment de Sydney, Londres, New York, San Francisco, Portland, Toronto, Montréal et Glasgow. Au menu de cette série d’arts performatifs où l’on vous invite à «prendre place», on nous promet «des performances, dont quatre primeurs mondiales qui attaquent de front les sujets délicats, les non-dits, les hypocrisies, en recherche d’inclusion, d’affirmation, d’intersections.»

Survol en tandem des huit performances qui seront présentées durant dix jours. Suivez le guide!

«The Sign» (16 mars, 20h) et «I Stand In» (17 et 18 mars, 18h)

En première mondiale, la performeuse montréalaise d’origine chinoise Chun Hua Catherine Dong présente The Sign, le jeudi 16 mars, une exploration du «corps politique», en d’autres mots de la culture visuelle de la honte, quand le pouvoir marginalise, humilie et contrôle tous nos mouvements. C’est une chance d’accueillir cette artiste mondiale chez nous! Le vendredi 17 et samedi 18 mars, en première québécoise, c’est au tour de Julie Vulcan de nous présenter I Stand In, un spectacle-hommage aux vivants comme aux mots, à ces êtres oubliés ou encore disparus. En 2014, la Venice International Performance Art Week a accueilli sa performance, et c’est maintenant à nous d’en savourer toutes les subtilités.

«It’s Not a Thing» (17 et 18 mars, 20h) et «Make a Line» (23 mars, 19h)

L’artiste keyon gasking présente, en première québécoise le jeudi 23 mars, la performance It’s Not a Thing, où il poursuit sa quête d’un travail radical et engagé. Laissez l’inconnu et les territoires familiers résonner en vous, ressentez à partir d’expériences personnelles et accepter la complexité, le subjectif, l’insoluble et le fragmentaire. Quant à lui, l’artiste torontois d’origine guatémaltèque Francisco-Fernando Granados lève le voile, en première mondiale, sur Make a Line, une œuvre politique où il dénonce les absurdités administratives et bureaucratiques. Plus précisément, il jette les projecteurs sur les services d’immigration où entrent en collision les désirs et imaginaires des réfugiés, desquels il a fait partie en se réfugiant au Canada.

«50 Bulbs» (23 mars, 20h) et «Lectures On Flesh and Death» (24 mars, 19h)

Avec 50 Bulbs, l’artiste coréenne Hee Ran Lee explore la thématique de la fragilité et sa vision du «je» et de «l’autre», de même que les insécurités qui résultent de la marginalisation culturelle au centre de la conformité et de la dominance. Cinquante ampoules, accrochées au plafond, diffusent une lumière intense au milieu d’une pièce obscure, plongeant le spectateur dans un espace tendu et précaire. Puis, le vendredi 24 mars, assistez à la performance déconcertante de Francis Marion Moseley Wilson (FMMW), intitulée en français Rituel mortuaire pour créatures hybrides. Œuvre née de ses recherches personnelles, l’artiste américaine pratique la taxidermie sur des animaux morts qu’elle dépouille de leur peau pour leur greffer des membres de peluches d’enfants. Un monologue et une trame sonore variée accompagnent sa performance… pour le moins singulière!

«If I Were the Apocalypse» (24 mars, 21h) et «Uroborus» (25 mars, 20h)

L’artiste anglais Martin O’Brien, lequel est atteint de fibrose kystique, crée des œuvres entre endurance physique et douleur corporelle pour toujours mieux jongler avec les aléas de sa maladie. Avec sa performance If I Were the Apocalypse, présentée le 24 mars, il examine la nature de nos peurs, notamment celles qui entourent le corps, la maladie et, bien sûr, la mort, tout en nous rappelant que nous sommes tous des proies potentielles: «Et si on avait affaire à l’apocalypse, je te mangerais pour rester en vie…» Le samedi 25 mars, faites la connaissance du collectif La Pocha Nostra, de San Francisco, qui présentera Uroborus en première canadienne. Voilà un spectacle qui réinvente les identités et au cœur duquel on explore la force politique derrière les corps qui défient toutes conventions. À noter que la performance est présentée à guichet fermé, mais qu’il vous est possible de vous présenter sur place et de vous mettre sur une liste d’attente. C’est à voir!

Pour conclure cette série d’arts performatifs, le collectif Los Coccyx vous convie, sur une note plus festive, à prendre part à l’évènement Black Hole, où une douzaine de performeurs, DJ, VJ vous convient sur la piste de danse du MAI pour une fin de soirée endiablée. Pour les noctambules invétérés, de 22h30 à 2h dans la nuit du 25 au 26 mars!

Pour plus d’information sur la série «Prendre place» ou encore pour acheter vos billets en ligne, consultez le www.m-a-i.qc.ca/fr.