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Crédit photo : Rich Etteridge (www.facebook.com/slaves/photos/)
Le duo, originaire du sud-est de l’Angleterre, existe depuis 2012 mais a surtout connu du succès sur sa terre natale depuis 2015, assez pour faire de gros festivals et avoir Mike D des Beastie Boys qui contribue à une de leurs plus récentes chansons.
Mettons qu’hier ça devait leur faire changement.
Slaves donne dans le hardcore rock, assez accessible, avec parfois un petit côté punk. Mais du punk de bonne famille. En résumé, c’est de la musique qui bûche faite par deux nice chaps, jeunes gentlemen anglais venant d’un comté royal. Et ça paraît. Leur look pourrait être trompeur. Ils ont l’air un peu «ti-coune de banlieue brit», le chanteur Isaac Holman a des airs d’Essex boy qui a mal viré (Essex étant le Laval de Londres), mais leur accent et leurs propos les trahissent: jeunes bien éduqués de classe moyenne. Ce qui a été un soulagement, parce qu’ils ont beaucoup parlé durant le concert et ç’aurait pu être pénible.
À leur arrivée sur scène, les spectateurs épars semblaient timides, on avait l’impression d’assister à une danse scolaire où personne ne sait trop où se mettre… Mais les membres de Slaves paraissaient très à l’aise sur scène et, dès le début, malgré l’ambiance de vide, ils ont mis toute l’énergie qu’il fallait pour rapidement faire lever le public.
En effet, le bassiste et guitariste, parfois chanteur, Laurie Vincent, et Isaac Holman, le chanteur cognant sur une semi-batterie (une grosse caisse, un tambour et deux cymbales), en ont dedans. Ce dernier a crié ses paroles et frappé comme un déchaîné sur ses tambours en sautant sans arrêt. Sérieux, dès la deuxième chanson, il était déjà torse nu. Heureusement, ça s’arrête là. Son acolyte, un peu moins hyperactif, ne laisse pas sa place non plus. Il a décidé, dans les premières pièces, de descendre de scène pour aller jouer dans le public, s’immisçant même dans le mosh pit. Le gars n’avait pas peur.
Et plus le concert avançait, plus les musiciens et les spectateurs se sentaient à l’aise; ça devenait comme un gros party de maison, les interventions entre les tounes devenant plus longues que les chansons elles-mêmes. Bon, il faut dire qu’ils ont peu de chansons de plus de deux minutes, mais quand même.
Ils nous ont raconté l’histoire derrière «Where’s Your Car Debbie?», la perte de leur batteur et, conséquemment, leurs débuts comme duo dans les pubs, qui a donné naissance à la chanson «Fuck The Hi-hat». Le chanteur s’est même permis de faire l’introduction de «Girl Fight», assis au milieu des gens présents, couché à un certain moment, encerclé par les spectateurs aussi assis, prenant une pause du trash et crowd surfing. Pas pour longtemps.
Et il y avait quelques énergumènes dans la salle, qui se sont d’ailleurs fait rappeler à l’ordre par le band à quelques reprises. Pour la finale, le chanteur s’est aussi lui-même aventuré dans un peu de bodysurfing. Les gars du groupe se sont clairement permis des choses qu’ils ne peuvent plus faire au Royaume-Uni…
Même si, en concert, certaines de leurs chansons sonnaient un peu pareil, enfin plus que sur album, leur musique hardcore efficace, leur performance dynamique sur scène (c’est un euphémisme) et leur belle communication avec les spectateurs ont fait en sorte que toutes les personnes qui ont bravé le temps horrible ont été récompensées.
Et tant pis pour les autres. Ils se reprendront en voyant Slaves sur une grosse scène impersonnelle, dans un quelconque festival.
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de la rédaction