«Afrique en Cirque» des Productions Kalabanté à L’Olympia de Montréal

Un univers parcouru par le son de la kora, des drums, des chants et de la parole; la poussière qui s’envole, le jeu des acrobates devenant comédiens; une lumière dorée qui vient colorer délicatement la puissance de l’énergie que projettent les artistes.

Yamoussa Bangoura mène sa troupe de main de maître en étroite complicité avec un public enthousiaste et complètement transporté de la première à la dernière seconde du spectacle. Le metteur en scène, dont la volonté de partage et de transmission est tangible, s’adresse aux spectateurs qui lui répondent d’un air enjoué.

Entre humour, confidence, connexions et recherche de beauté, un lien se crée.

Afrique en Cirque, c’est un spectacle plein de charme et de finesse qui encadre une création foisonnante d’actions. Acrobaties, danses, théâtre, contorsions et sangles aériennes se côtoient.

La technicité des figures, véritables sculptures humaines à la limite du possible, laisse l’assistance abasourdie sans pour autant couper le naturel et le réalisme des scènes. Les transitions entre chaque tableau sont réalisées avec délicatesse, passant aisément de moments très hauts en énergie vers d’autres, plus calmes.

Le tout est accompagné avec brio par les projections d’images de l’Afrique créées par Jérôme Delapierre tantôt narratives, tantôt plus subjectives. Cette nouvelle collaboration donne une dimension supplémentaire à l’espace en sublimant les corps dans une harmonie finement pensée.

De manière générale, la générosité de l’ensemble des artistes, au-delà de leur talent et leur maîtrise technique, créée une émotion palpable dans la salle. Les gens frissonnent, s’exclament, bondissent pour applaudir, éclatent de rire ou restent sans voix. 

Ce qu’il y a de plus remarquable dans cette pièce de cirque, à la fois ode à la pluridisciplinarité et au multiculturalisme, c’est l’utilisation de la maîtrise des différents arts non comme fin en soi, mais comme moyen de transmission d’histoires intimes et collectives.

Presque surpris de retrouver la neige en sortant de L’Olympia, notre seul regret est qu’il s’agissait de l’unique représentation de la nouvelle pièce des Productions Kalabanté à Montréal. Yamoussa nous propose de revenir l’année prochaine si l’on souhaite connaître la fin de l’histoire…

Pour sûr, nous y serons!

En bonus: Pour ceux d’entre vous qui seraient passés à côté, je vous invite à aller visionner mon entrevue avec le créateur de la compagnie, enregistrée il y a quelques jours, durant les répétitions à la Maison de la Culture de Mercier.