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Crédit photo : Nicola-Frank Vachon
C’est sur la base de l’éclatement d’un petit groupe d’amis que l’action d’Act of God prend forme.
Journaliste de guerre, professeure de physique, biologiste et baronne de la bourse forment ce noyau qui périclite. Il est donc question d’un grand malheur et les spectateurs sont invités à le découvrir. Le récit paraît, au départ, confus et il faut une bonne demi-heure afin de s’acclimater au rythme. Il ne faut pas décrocher puisque tout devient intéressant et logique dans la dernière heure.
On y explore une mécanique psychologique amenée intelligemment par les dramaturges. Toutefois, quelques personnages auraient mérité une meilleure attention, notamment Juliette, l’amie rebelle de Clara, ou encore Rémi, un ami au rôle un peu flou dans cette histoire.
Aussi, le rythme soutenu de la pièce minore souvent des éléments centraux qui fondent la chimie de certains couples. C’est moins crédible.
Sur les quasi deux heures que dure Act of God, sept comédiens se partagent près d’une quinzaine de rôles, et ce, sans pause. Le jeu est certes convaincant pour certains, pensons à Véronika Makdissi-Warren et Caroline B. Boudreau, mais trop criard pour d’autres, notamment pour Maud de Palma-Duquet et Danièle Belley.
Ces dernières comprennent bien la détresse qui habite leur personnage et leurs émotions sont vraies, cependant, leur livraison du texte manque de nuances et de finesse. Il y avait pourtant lieu d’explorer davantage le caractère introspectif de cette adolescente tiraillée entre la vie et la mort et cette professeure blessée. Le tout était souvent trop explosif.
Act of God, c’est une pièce réglée au quart de tour durant laquelle les gestes sont précis. L’utilisation des chaises et des tables entre les changements de scènes, bien que réchauffée, rend les changements de décor dynamiques.
La mise en scène est percutante, de même que la scénographie. Celle-ci propose différents lieux scéniques qui diversifient les perspectives. En effet, une grande structure de métal permet aux acteurs de jouer au travers d’elle ainsi que sur son toit. C’est un véritable «plus».
Finalement, il faut mentionner la subtile et pertinente musique de Philippe Brault qui demeure constante tout au long de la pièce. Elle renforce les moments de tension, surtout!
La pièce «Act of God» de Marie-Josée Bastien et Michel Nadeau est présentée jusqu’au 11 février 2017 au Théâtre Prospero de Montréal.
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Par Nicola-Frank Vachon
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