La jeune sensation de la pop électro Troye Sivan au Métropolis de Montréal

À l’occasion de son Suburbia Tour, l’Australien semblait en pleine forme, heureux d’être dans la métropole canadienne, même si le temps était un luxe pour lui. Qu’à cela ne tienne, Troye Sivan a reçu une dose d’amour et d’admiration puissance mille, en plus de quelques cadeaux de fans, dont un drapeau du Canada tout griffonné et un chapeau de père Noël surmonté d’une tête de pingouin en peluche (souvenir d’une vidéo documentaire où il aurait versé une larme parce qu’un pingouin se présente trop tard devant sa prétendante…)

Le chanteur et vloggeur vedette a offert, en l’espace de 75 minutes de concert, l’entièreté de son opus Blue Neighbourhood, en plus d’une cerise sur le sundae à la mi-parcours avec «Happy Little Pill», seule pièce de son EP TRXYE de 2014. Toujours tout sourire, d’un naturel désarmant et d’un charisme évident, Sivan a réussi, dès la glace brisée avec la pièce inaugurale «Wild», à conquérir le cœur de ses fans, qui n’avaient d’yeux que pour lui. Et son succès parle de lui-même: il a vendu 1 million et demi de copies de son album, nous a-t-il confié hier, visiblement ravi.

En compagnie de ses deux musiciens, l’un derrière sa batterie, l’autre derrière ses claviers (et une bassiste qui s’est ajoutée vers la fin pour y jouer et chanter sur «Blue»), Troye Sivan n’avait pas tant l’ambition d’en mettre plein la vue visuellement parlant. Et la preuve: pour seul décor, il n’y avait que quatre écrans géants à l’arrière et sur lesquels on pouvait reconnaître, par moments, des vagues dans une mer agitée, de la distorsion ou encore un coucher de soleil orangé dans un ciel profondément bleuté.

Parmi les moments forts, on retient l’ovation toute en cris à la suite de «Suburbia», les centaines de lampes-torches levées haut dans les airs durant «Blue», le Métropolis tout en chœur pour chanter les paroles de «Talk Me Down», tout juste avant le rappel, la finale rappée de «DKLA» et le refrain techno-dance de la très attendue «Youth». Le moment «clou de la soirée» revient aux fans des premiers rangs qui se sont tirés d’un bord et de l’autre le hoodie que Troye Sivan a lancé dans la foule après «Cool»…

Avec ce naturel qui sied bien à son visage angélique et délicat, cette affirmation de soi auprès de la communauté LGBT – bien présente avec ses couleurs au spectacle -, cette façon de bouger qui témoigne d’un artiste qui ne désire qu’être à l’aise et avoir du fun, le jeune auteur-compositeur incarne ce culte de la jeunesse libérée et rêveuse à laquelle de nombreux jeunes adultes, hier soir, s’identifiaient clairement. Et il semble un bon modèle, du moins un modèle qui sait partager les hauts et les bas de la vie, tout en faisant écho avec ses paroles auprès de millions de fans.