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Crédit photo : Mathieu Pothier
Avec Touch, July Talk fournissait l’effort studio capable de reproduire l’explosion rock à laquelle le groupe habituait son public. Album dansant et rythmé, Touch offre ainsi la possibilité à la formation de s’affirmer sur la scène nationale canadienne, voire au-delà. Se situant quelque part entre Metric et The Black Keys, effleurant tantôt The White Stripes tout en y apposant de surprenantes touches disco et une énergie grunge totalement débridée, cet album fournit le matériel nécessaire à la déflagration rock que le groupe offre sur scène.
Dimanche soir, dans un Club Soda bouillonnant, il fallait jouer des coudes pour s’offrir le luxe d’apercevoir Peter Dreimanis, Leah Fay, Ian Docherty, Josh Warburton et Danny Miles. Force est de constater que l’élan apporté par cet album tant attendu porte ses fruits. Au bout de près d’une heure et demie de concert, July Talk s’est révélé bien au-delà des attentes, offrant une prestation brute, pétulante et audacieusement rock, bien servie par ses compositions de qualité.
La quasi-intégralité – seul «So Sorry» est passée à la trappe – de Touch a été jouée, du souffle rock ’n’ roll de «Beck + Call» au véhément «Jesus Said So», l’une des merveilles de cet opus. Au bout du compte, c’est bien l’alchimie existante entre Leah Fray et Peter Dreimanis qui ressort, la voix singulièrement grave du chanteur et compositeur (Tom Waits sort de ce corps!) se combine admirablement à celle plus douce de Leah.
Revenant sur des succès passés comme «Guns & Ammunition», «Summer Dress», «Paper Girl» ou «The Garden» dans le rappel clôturant la soirée, July Talk a maintenu son emprise «explosivement» rock de bout en bout. L’expérience accumulée grâce aux nombreuses dates de ces dernières années révèle un groupe qui, fort de cet album abouti, a grandi en maturité, tant dans l’utilisation des voix que celle de la lourde basse de Josh Warburton, ou encore dans l’admirable présence scénique du duo.
July Talk a définitivement pris une nouvelle envergure avec ce second album, et l’intense tournée de près de quatre mois que le groupe vit devrait les installer confortablement au sein de l’éminence rock canadienne. Peter Dreimanis évoquait cette date montréalaise comme particulière, se remémorant leur passage mémorable en 2014 dans cette même salle.
Depuis, le groupe continue de tracer sa route et on ne peut désormais qu’attendre leur retour en terre québécoise dans une tout autre dimension peut-être.
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de la rédaction