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Crédit photo : Aja Palmer
Après 45 minutes d’une interminable attente, principalement due au fait que la première partie, Moses Sumney, ait abruptement écourté sa performance suite à un problème technique, les spectateurs ont finalement pu jubiler lorsque James Blake et ses deux musiciens (un guitariste et un batteur) se sont installés pour jouer les premières notes d’«Always».
Tout en délicatesse, James Blake a entamé la chanson pendant que, derrière lui, un visuel fort réussi a fait son apparition. Il n’a pas fallu bien longtemps au chanteur, compositeur et producteur anglais pour mettre la foule dans sa poche. Dès la deuxième pièce, la fabuleuse «Life Round Here» (qui était ici mixée avec «Choose Me»), qu’il a ensuite enchaînée avec l’excellente «Timeless», le Métropolis était conquis; Blake a démontré une très grande forme vocale (contrairement à sa tournée précédente où sa voix était inégale), et les arrangements ainsi que les mix étaient fort réussis.
James Blake a pu démontrer l’étendue de son talent et la diversité de sa palette musicale en alternant entre moments plus calmes et plus introspectifs. La jolie «Limit to Your Love», ou encore la fort réussie «My Willing Heart» pavaient la voie à des pièces plus dynamiques, comme le remix hyper électronique de «Stop What You’re Doing», qui a fait vibrer le Métropolis, ou la surprenante version très dansante de «Voyeur», représentant le meilleur moment de sa prestation bien équilibrée et rodée au quart de tour, tant dans les prouesses musicales qu’au niveau du visuel.
Un aura de lumière est venu se jeter sur Blake lors de moments où il était assis seul derrière son piano, comme durant sa chanson «Forward», ce qui lui donnait une allure de personnage mythique. Ces mêmes éclairages partaient en saccades effrénées lorsque le chanteur britannique faisait danser la foule. Pensons au plaisir qu’a procuré la très convaincante «I Hope My Life», donnant des allures de DJ set à sa prestation à certains moments du spectacle.
D’autres moments forts ont eu lieu, par exemple durant «I Need A Forest Fire», «Modern Soul» (où Moses Sumney a rejoint Blake sur scène) ou «Retrograde» et «The Wilhelm Screams» en fin de parcours, qui ont également ravi la foule, laquelle semblait être quelque peu restée sur sa faim après Moses Sumney.
Après 90 minutes de prestation bien tassées, James Blake a tiré sa révérence, pour ensuite revenir seul au piano, lors du rappel, entamant «A Case of You», une reprise de Joni Mitchell, et enregistrant en plein concert le loop utilisé sur l’impressionnante «Measurements».
La foule a quitté lentement sous les dernières notes de ce morceau bricolé de A à Z sur scène, encore sous le buzz, d’avoir pu assister à cette cérémonie mythique. Peu bavard mais humble lorsqu’il adresse à la foule, James Blake ne triche pas; tout est vrai dans sa démarche, et il ne fait pas de surplace non plus: la grande variété du spectacle présenté n’est qu’une preuve de l’immense talent de cet artiste pas comme les autres.
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Par Aja Palmer
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