LittératureRomans québécois
Crédit photo : Québec Amérique
Le roman prend place dans une ambiance sombre et décalée. Une jeune fille vit loin de la ville, dans une maison «pas propre propre» près d’une rivière avec Titi, unique figure parentale qui tente tant bien que mal de s’occuper d’elle.
Présentée comme une fille «pas vite vite» et mésadaptée sociale, la narratrice démontre une grande sensibilité et une lucidité insoupçonnée quant au monde qui l’entoure. Si le récit se déroule dans un quotidien très concret, certains personnages se perdent dans un spiritualisme, rendu encore plus étrange par le filtre du regard enfantin de la narratrice.
Avec son regard naïf, vulnérable et un peu décalé, la jeune fille entraîne le lecteur dans un univers proche du conte et du rêve. Elle s’exprime avec une langue très imagée à la syntaxe déconstruite dans laquelle il fait bon de se laisser transporter.
Ceux qui connaissent le travail de Stéphanie Boulay au sein du groupe de musique qu’elle forme avec sa sœur pourront y retrouver la simplicité et la musicalité des textes des chansons qu’elle compose, mais y découvriront une écriture plus personnelle et encore mieux maîtrisée. L’auteure crée des personnages complexes dont chacune des névroses est nuancée et décortiquée. Rares sont les romans qui dressent un portrait aussi juste de la fragilité de l’âme humaine.
Avec toute sa tendresse et sa poésie, À l’abri des hommes et des choses est le remède parfait pour les grands froids de l’hiver.
«À l’abri des hommes et des choses», collection La Shop, chez Québec, 150 pages, 22,85 $.
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