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Crédit photo : Groupe Analekta
Charles Richard-Hamelin est assurément l’un des pianistes les plus marquants de sa génération. Son lyrisme, son jeu, son émotion et ses nuances l’amènent à proposer une nouvelle lecture des grandes œuvres de la musique classique. Découvert en 2015 comme médaillé d’argent et lauréat du prix Krystian Zimerman pour la meilleure interprétation d’une sonate au Concours international de piano Frédéric-Chopin à Varsovie, Richard-Hamelin brille maintenant dans le monde et au Québec. Son nouvel album met en lumière son talent certain, mais démontre aussi que cet artiste sait tirer son épingle du jeu avec un répertoire peu entendu.
L’album Beethoven, Enescu & Chopin: Works for Piano (Live), lancé chez Analekta en septembre, a été enregistré devant un public québécois à la salle Raoul-Jobin du Palais Montcalm. Le pianiste y présente des mélodies bien différentes qui se côtoient parfois difficilement. Bien que Richard-Hamelin maîtrise parfaitement le répertoire de Chopin, c’est plutôt la partie consacrée à Enescu qui sort du lot. Il aurait eu intérêt à les échanger.
Les «Deux Rondos pour piano» de Beethoven ouvrent l’album de manière bien timide. Rappelant des legs du classicisme allemand, les œuvres manquent d’allant. Dans la «Rondo no1», on aurait préféré de plus amples nuances. Vient ensuite la «Suite no2 pour piano» de George Enescu. Explosive, lumineuse et brillante dès les premières notes, l’interprétation de Richard-Hamelin tient en haleine du début à la fin. Les nuances sont parfaitement posées et le pianiste sait les doser.
Dans les quatre œuvres de Chopin qui concluent l’album, le pianiste retombe dans ses premières amours. Mentionnons la «Nocturne en mi bémol majeur, op. 55, no2» qui, quoique convenue, s’avère bien nuancée et émotive. C’est la meilleure du lot!
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de la rédaction