Cinéma
Crédit photo : Netflix
Après Weeds et Breaking Bad, en 2015, c’est Narcos qui prend la relève de la série portant sur le monde de la drogue. C’est l’histoire du cartel de Medellín, et plus précisément de son chef, Pablo Emilio Escobar Gaviria, interprété par le sensationnel Wagner Moura. Le public plonge dans la vie des trafiquants de cocaïne en Colombie à travers les yeux du gouvernement colombien et du gouvernement américain, des narcotrafiquants eux-mêmes, ainsi que de leurs victimes. La variété des perspectives des personnages qui ont chacun des intérêts différents souligne l’impact du marché de la cocaïne sur la vie de tous.
Des archives de journaux télévisés de l’époque portant sur Pablo Escobar agrémentent les épisodes, ancrant la série dans la réalité colombienne des années 1970 et 1980. La majorité des personnages ont réellement existé, ainsi que de nombreux évènements ou anecdotes rendant la série plus crédible. De très beaux plans et paysages magnifiques ravissent les yeux et donnent bien envie de partir à la découverte de la Colombie! Les deux premières saisons ont connu un tel succès que Netflix a déjà confirmé que deux autres s’ensuivraient.
Bien qu’Escobar soit un monstre égoïste et sans pitié, il reste un personnage fascinant. On ne peut s’empêcher d’être époustouflé par son pouvoir et l’emprise qu’il a eus sur son pays tout entier. Cette deuxième saison accorde plus de temps et d’importance à sa famille. La crainte et la peur de Tata, sa femme, ne font que grandir tandis que leurs vies, ainsi que celles de leurs enfants, sont de plus en plus menacées.
La première saison mettait surtout en avant le portrait du patron intransigeant d’Escobar, alors que la deuxième saison renforce le portrait paternel prêt à tout pour protéger sa famille (et sa richesse). L’amour qu’a la mère de Pablo pour son fils est de plus en plus aveugle. Elle est incapable d’accepter qu’il ait commis de nombreux crimes injustifiables, et surtout elle refuse d’avoir peur, de se sentir menacée. Son illusion de sécurité et d’un fils tout-puissant ne pourra qu’attirer le danger…
Il continue de filer entre les doigts de la police colombienne et de ses alliés américains, résolu à ne jamais se rendre de son propre gré. Le plus il leur échappe, le plus on s’impatiente, car il s’en sort avec une facilité irréaliste. Mais cette impatience contamine également les sentiments du spectateur envers les policiers colombiens et américains qui, dans la deuxième saison, sont corrompus également. Ils vont au-delà de certaines limites morales, mais c’est en effet pour s’assurer de capturer un homme qui a éliminé et fait souffrir énormément de personnes. Mais sont-ils vraiment toujours les «gentils»?
«Sometimes you gotta do bad things to catch bad people.» (Javier Peña)
Les personnages des narcotrafiquants qui étaient plutôt en arrière-plan lors de la première saison sont plus présents. Certains vont collaborer pour essayer d’accélérer la fin du règne de Pablo Escobar. Mais s’il y a bien une leçon qu’on tire de cette série, c’est qu’il ne faut jamais faire confiance à un narcotrafiquant… Enfin, le nombre de personnes qui sont au mauvais endroit au mauvais moment avant de devenir victimes des narcotrafiquants continue de grimper. L’impuissance de la police poussera certains à décider d’agir eux-mêmes.
La première saison divisait les personnages d’une manière un peu simpliste, entre les «gentils» et les «méchants». Cette fois, il y a quatre camps: les narcotrafiquants qui trouvent qu’Escobar est trop cruel et imprévisible, Pablo et sa bande, les policiers américains et colombiens, et enfin un groupe d’autodéfense employant des méthodes… particulières. Le rapport entre les personnages et la «chasse à Pablo Escobar» est beaucoup plus riche et complexe, laissant le spectateur en haleine. D’après l’épisode final, on peut s’attendre à mieux connaître les membres du cartel de Cali, rivaux d’Escobar, à la prochaine saison.
Si Narcos vous a plu, il y a quelques autres documentaires, films, et séries disponibles sur Netflix à propos de Pablo Escobar: Paradise Lost (avec Benicio del Toro), Pablo Escobar: Angel or Demon?, Los tiempos de Pablo Escobar: Lecciones de Una Época, et Pablo Escobar: El Patrón del Mal.
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