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Crédit photo : HP van Velthoven et www.facebook.com/bearsdenmusic/photos
La soirée bel et bien lancée, les Londoniens pouvaient faire leur entrée sur la scène du Café Campus, cela au son d’un countdown légèrement irritant. Deux titres fraîchement issus du dernier album, «Red Earth and Pouring Rain» et «Emeralds», permettaient au groupe d’assumer d’entrée de jeu le virage pop-folk. À la croisée des chemins entre Mumford and Sons, version 2015, et The War on Drugs d’Adam Granduciel (l’après Kurt Vile), la musique proposée se révèle bien plus fournie avec une partition maîtrisée et travaillée.
Pourtant, au-delà de cette évidente cautérisation de leur son, les Bear’s Den rassurent par leur toujours spontanéité, cette ardeur folk qu’il garantisse à chaque couplet. «Elysium» suivra, tout comme «Stubborn Beast» et «Isaac», trois succès du groupe issus d’Island et permettant de poser une audience qui attendait le retour en terres québécoises des Londoniens depuis ce passage, il y a deux ans.
Andrew Davie et Kevin Jones, accompagnés pour cette tournée de Cristof Van der Ven, entonnaient ensuite la très folk «Sophie» avec deux banjos. Magnifique chanson révélatrice de cette aspiration qu’a le groupe pour la musique traditionnelle américaine et une bonne dose d’amour. Jusque-là, Bear’s Den privilégiait la piste des anciennes compositions, mais la suite révélera un statu quo avec les nouveautés.
On retiendra les interprétations énergiques et maîtrisées, aux teintures toujours très folk, de «The Love We Stole», «Auld Wives» et l’une des plus belles compositions du groupe, «Above the Clouds of Pompeii», avec ce banjo si présent et ses cuivres dans le final qui marque la prédestination originellement folklorique de Bear’s Den.
Très heureux d’être là et impressionné par l’accueil chaleureux du public du Café Campus, le groupe s’empressera de revenir sur scène pour offrir généreusement quatre nouvelles chansons, dont «Napoleon», «New on the Vine» et «Gabriel», permettant de faire découvrir sur scène ce nouvel album tranchant avec les compositions passées. Enfin, celle que tout le monde attendait, «Agape», intervenait pour clôturer cette belle soirée. Pour marquer le coup, les trois musiciens descendirent sur le parterre pour un final au seul son du banjo au milieu d’un public conquis.
Bear’s Den, après quatre ans d’existence et fort de deux tournées majeures outre-Atlantique, marque tranquillement son empreinte dans le paysage de l’indie-folk actuelle. La déception réside dans ce détour emprunté par le groupe qui semble suivre plus les pas de Mumford and Sons ou The National, plus que celle de Bruce Sprinsteen (Darkness On the Edge of Town), Fleetwood Mac ou Kurt Vile lui-même; or il semblait que la voie privilégiée par les Londoniens tenait plus de cette inspiration américaine.
Liza Anne
En première partie, c’est la folk singer américaine Liza Anne qui avait la tâche d’ouvrir pour le trio anglais. La jeune femme, qui vit actuellement à Nashville, dans le Tennessee, fait parler d’elle depuis deux petites années déjà. Rappelant à certains égards Daughter, Lucy Rose ou Basia Bulat, Liza Anne a réussi à charmer le public du Café Campus. Arborant un t-shirt de Nirvana, guitare à la main, la chanteuse touche par la sensibilité et la délicatesse des compositions de son EP Two, sorti l’an passé. «The Colder Months» et «Take It Back» retiennent l’attention à l’égard d’une artiste qui mériterait de bénéficier d’un élan à la hauteur de son talent.
L'événement en photos
Par www.facebook.com/bearsdenmusic/photos (photos tirées d'un autre spectacle de la tournée actuelle)
L'avis
de la rédaction
Grille des chansons
1. Red Earth and Pouring Rain
2. Emeralds
3. Elysium
4. Greenwoods Bethlehem
5. Stubborn Beast
6. Isaac
7. Sophie
8. The Love We Stole
9. Love Can’t Stand Alone
10. Roses On a Breeze
11. Fortress
12. Auld Wives
13. Above the Clouds of Pompeii
Rappel
14. Napoleon
15. Dew on the Vine
16. Gabriel
17. Agape