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Crédit photo : Frédéric Lauzier-Young
Car en dépit d’une météo glaciale pour un mois de juillet, les spectateurs étaient venus nombreux sur les gigantesques Plaines d’Abraham, un public de badauds, curieux d’entendre en live les «Ho Hey» de Wesley Schultz et de ses deux fidèles compagnons de route, le multi-instrumentiste Jeremiah Fraites et la violoncelliste Neyla Pekarek. Mais ce que le public de la capitale ne semblait pas réellement savoir, c’est qu’il ne faut pas réduire The Lumineers à ces deux ou trois titres que les radios nous déversent continuellement.
Et la vingtaine de morceaux offerts par le groupe aura eu raison de la crédulité de certains qui trouvaient audacieux de frapper d’entrée avec «Cleopatra» ou «Ho Hey», se demandant bien ce qu’il pouvait suivre dans l’heure à venir. Mais Schultz, impressionné et notant que le groupe n’avait jamais joué devant une telle foule, avait plus d’un tour sous son chapeau. Il ne lâchait alors jamais la garde. s’évertuant dans une combinaison de chansons de «The Lumineers» (2012) et «Cleopatra» (2016), tout en offrant des exclusivités comme «Subs» ou «Scotland».
Les quelques vrais connaisseurs du groupe ont été relativement bien servis. The Lumineers enchaînait ses classiques, «Dead Sea», «Slow It Down», «Charlie Boy» ou «Big Parade», comme ses nouveautés avec la jolie «Angela», l’efficace «Gun Song» ou la touchante «Long Way From Home», chantée en mémoire du défunt paternel de Wesley Schultz. De ces chansons aux accents rock imprégnées d’un son folk dans la plus pure tradition américaine, il faudra retenir le palier passé, cette année, par les trois acolytes basés à Denver (Colorado) capable aujourd’hui de lever un public toujours plus nombreux comme le fait aujourd’hui Mumford And Sons.
L’un des moments mémorables de la soirée s’annonçait après une petite dizaine de chansons, quand les trois membres du groupe, accompagnés du pianiste et du bassiste, se retrouvaient percher au milieu de la foule pour «Abe Song», mais surtout pour la reprise d’un monument du père spirituel de la folk moderne, «Subterranean Homesick Blues» de Bob Dylan. Après une deuxième partie de concert presque plus convaincante que l’enchaînement des tubes du début, The Lumineers a bouclé le tout par l’incontournable «Stubborn Love» avant de s’échapper timidement d’une scène démesurément grande, mais qu’ils auront su s’approprier.
City and Colour et Lord Huron
Aux prémices de cette soirée sous le signe du folk, c’est Lord Huron, la formation indie-folk révélée en 2012 du côté de Los Angeles, qui mettait en premier les pieds sur la scène. Fort de deux excellents albums, «Lonesome Dreams» (2012) et «Stange Days» (2015), le groupe, fondé par Ben Schneider, a réussi brillamment la tâche d’ouvrir la soirée. Réchauffant le public grâce à des titres comme «Fool For Love» ou «The World Ender». Lord Huron, élégant et énergique en a visiblement surpris plus d’un, et c’est une bonne nouvelle.
La tâche semblait plus difficile pour Dallas Green avec un folk-rock timide, sobre bien que séduisant. Et il fallait être attentif pour que l’envoûtement proposé par City and Colour prenne tout son sens. Rappelant «Harvest» de Neil Young, ses chansons auraient certainement pris toute leur dimension dans une enceinte plus intime, même si des titres comme «Lover Come Back» ou «Sleeping Sickness» ont réussi à séduire largement.
L'avis
de la rédaction
Grille des chansons
1. Sleep On the Floor
2. Ophelia
3. Flowers In Your Hair
4. Ho Hey
5. Cleopatra
6. Classy Girls
7. Dead Sea
8. Charlie Boy
9. Abe Song
10. Subterranean Homesick Blues
11. Slow It Downs
12. Submarines
13. Gun Song
14. Angela
15. Big Parade
16. My Eyes
17. Long Way From Home
18. Scotland
19. In The Light
20. Stubborn Love