Tame Impala avec Benjamin Booker et une pluie de confettis au Centre Bell

On a donné le ton au concert d’hier dès l’entrée en scène du groupe australien au Centre Bell sur avec des synthés un peu space avec en toile de fond des projections psychédéliques envoûtantes. Puis, les sons de basse et de batterie résonants de «Let it Happen» se sont fait entendre à un volume très élevé (trop?) alors qu’une explosion de confettis arrosait le public qui dansait et sautait déjà. Ça y est, ça allait être un gros party, une ambiance ultra festive, digne d’un club: le chanteur nous encourageait à lever les bras, à taper des mains pour en ajouter.

Pendant la première partie du concert, on a tranquillement glissé vers une ambiance plus contemplative que dansante. Tame Impala s’est promené entre les chansons de son deuxième et de son troisième album, le plus récent, celles qui tendent plus vers les beats électro sans pour autant délaisser les ambiances musicales psychédéliques. Beaucoup d’effets aussi dans les voix, merci Auto-Tune. Ce qui aidait peut-être à corriger la voix du chanteur Kevin Parker, pas toujours juste au début. On l’excuse, c’était sûrement à cause des effluves constants de substances illicites qui flottaient dans la salle…

Au mi-spectacle, l’ambiance s’est de nouveau transformée, le groupe retournant à des succès, tel «Elephant», qui donnent plutôt dans le rock psychédélique axé sur les guitares. Un des musiciens a donc troqué son clavier pour une guitare. Les projections sont passées de psychédéliques à carrément kaléidoscopiques, parfait pour un beau trip obnubilant, jusqu’à la finale où la formation a interprété «Apocalypse Dreams» devant une foule qui, malgré ce qu’auraient pu nous faire croire les odeurs, n’était pas vegge. Tame Impala est revenu pour le rappel en réitérant les «Merci beaucoup» et en offrant deux dernières chansons: «Feel Like We Only Go Backwards» chantée en partie par les spectateurs et «New Person, Same Old Mistakes» sous des pluies répétées de confettis. La foule est allée se coucher, heureuse, souriante et probablement un peu plus sourde.

Benjamin Booker et son vieux rock ‘n’ roll

En première partie, on a pu découvrir Benjamin Booker, un jeune artiste très talentueux et entouré d’excellents musiciens. Le trio fait du bon vieux rock ‘n’ roll teinté de blues. La batterie se fait jazz parfois et le son de guitare se fait souvent sale. Un genre de Robert Johnson moderne, mais avec pas mal de distorsions et de feedbacks. Mais comme c’est souvent le cas, la salle était à moitié, voire aux deux tiers vide, et l’amphithéâtre était pas mal trop grand pour ce type d’artiste. Ça vaudrait la peine de le voir dans une petite salle dans le cadre du Festival international de Jazz, mettons.