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Crédit photo : Yves Renaud
Spectacle complètement éclaté au sein duquel 30 artistes de tous univers s’unissent, se confrontent et se succèdent pour présenter des textes, des images, des gestes ou des chansons d’une grande poésie, Poésie, sandwichs et autres soirs qui penchent est un grand party qui célèbre les mots et les idées! Parce que tant qu’à être en vie, aussi bien en profiter pour faire une grande fête! Et si jamais la mort se pointait, on aurait au moins fait partie du party! Voici donc 8 bonnes raisons – commentées par Loui Mauffette lui-même – pour vous convaincre de voir son spectacle avant de mourir!
1. C’est le 10e anniversaire du spectacle, il faut célébrer!
Pour célébrer les dix ans de sa création, Loui Mauffette n’a pas tout à fait réussi à réaliser le concept grandiose qu’il avait rêvé, «mais ce n’est pas réducteur, parce qu’il va être aussi extraordinaire!», affirme-t-il, expliquant que ce spectacle-anniversaire sera plutôt «comme une sœur jumelle qu’on ne connaissait pas. Ça y ressemble, c’est le même esprit, parce que j’ai beaucoup – trop! – de mal à enlever des textes» par rapport aux neuf éditions précédentes. Cette édition-anniversaire sera malgré tout un vent de fraîcheur: «il y a plus de nouvelles paroles, cette année, il y a beaucoup de nouveaux textes».
2. As-tu déjà vu ça souvent un spectacle avec 30 comédiens sur scène?
Vingt-six comédiens forment la base de ce spectacle, d’Anne-Marie Cadieux à Emmanuel Schwartz, en passant par Maxime Denommée, Simon Lacroix, Julie Le Breton, Sébastien Ricard… on a envie de nommer la totalité de la distribution tellement elle est impressionnante! Et «tout ce monde-là, ils font des téléséries, ils font des téléromans, ils font du cinéma, ils jouent au théâtre… c’est quelque chose!», non seulement à gérer, mais aussi à réunir durant six soirs consécutifs, ajoute Loui Mauffette, qui prend aussi part à la distribution.
«Je suis très honoré et privilégié d’avoir autant d’artistes de talent; aussi des jeunes qui sont moins connus, et des musiciens, cette année, qui en font partie: des artistes invités». En effet, s’ajoutent chaque soir à ces comédiens, à raison de deux à quatre invités, non seulement d’autres acteurs de la trempe de Gilles Renaud ou Fanny Mallette, mais aussi Bernard Adamus, Philippe Brach ou Yann Perreau, «qui font juste une petite chanson! Ariane Moffatt, elle vient faire une chanson seulement le samedi soir!».
3. Tout le monde peut s’y retrouver; il y en a pour tous les goûts
«Ce n’est pas un club privé pour l’élite underground théâtrale de Montréal, c’est vraiment ouvert à tout le monde. Moi, je dis toujours que c’est comme une immense parfumerie avec bien des parfums différents; il y en a qui te conviennent, d’autres qui te conviennent moins», avertit Loui Mauffette, qui nous fait découvrir des textes aussi diversifiés que ceux des poètes russes Marina Tsvetaïva et Polina Barskova, de même que ceux, québécois, d’Émile Nelligan ou de Geneviève Desrosiers.
«On fait du Jim Morrison comme on fait du Jean Genet, du Attila József, un poète hongrois… c’est vraiment très diversifié.» Tout le monde peut donc y trouver son compte, et si les gens ne reçoivent pas les textes de la même façon et n’en ont pas tous la même compréhension, qu’ils soient âgés ou jeunes, le créateur se veut rassurant: «C’est comme quand tu apprends l’anglais au début et que tu vas voir des films; tu ne comprends pas tout, il y a des mots qui t’échappent, et c’est correct!»
4. Ça va te faire voir la poésie autrement (et même l’aimer!)
«Oui, j’ai une volonté de faire aimer la poésie. Parce qu’il y a bien des gens qui décrochent, parce que des fois ça devient aride extra sec. Et je ne trouve pas que les poètes sont les meilleurs ambassadeurs de la poésie.» En invitant des amis acteurs à livrer les textes, le créateur s’éloigne du cabaret de poésie classique et, pour certains, ennuyant: «Je trouve que par un acteur, on découvre plus de nuances, de textures, qu’un poète qui vient lire son texte.»
Mauffette va plus loin pour intéresser les sceptiques, en affirmant plutôt qu’il s’agit d’une fête de la parole. «À toutes sortes de paroles! Ce n’est pas un cours sur la poésie, ce n’est pas un hommage à la poésie, parce que pour moi, la poésie est dans les silences et dans les images, aussi.» Kathleen Fortin s’approprie par exemple une chanson de Félix Leclerc, «mais c’est elle qui porte ce texte et cette musique-là, ce qui fait qu’il y a toute une nouvelle dimension à cette poésie».
5. Tu ne veux surtout pas rater la chance de manger des sandwichs pas de croûte avec Gilles Renaud ou Anne-Marie Cadieux
Des sandwichs au jambon, aux œufs, au poulet… tous les bons sandwichs de notre enfance, de partys de fête – de même que de la vodka – vous seront servis à la fin du spectacle! «Le show ne finit pas, il n’y a pas de fin! Ça, ça ressemble à mon enfance: je ne voulais jamais que ça finisse!», nous confie Louis Mauffette, qui décrit aussi la vodka offerte comme étant «une recette de vodka, pamplemousse et orange, servie dans un immense vase que Roger La Rue se fait un plaisir de verser».
Ce spectacle se termine donc dans un réel partage! «Le public côtoie les artistes après; ce sont les artistes qui servent les sandwichs et la vodka au public, les gens vont vraiment à la rencontre des artistes».
6. C’est un gros party délirant et tu veux en faire partie!
Selon Olivier Chassé, adjoint de Loui Mauffette aux relations publiques du TNM, Mauffette «est mégalo un peu. À un moment, il fallait le freiner parce qu’il voulait le plus de monde possible, mais si on le faisait à 100, ce serait interminable!» Pourtant, cette année encore, l’équipe se lance dans un projet de fou, parce qu’ils sont encore plus nombreux! «Les 30 artistes sont là au début, puis ils disparaissent. À un moment donné on est 3, des fois on est 6, des fois on est toute la gang, des fois on est personne…»
«C’est une stonerie poétique, j’ai toujours dit ça, explique pour sa part le créateur. C’est un roadtrip! On nomme et on acclame le poète, sauf que ce n’est pas un récital; tout s’enchaîne. C’est comme faire un long trip en voiture, puis passer à travers toutes sortes d’images, de pays, de sensations.» Le public peut ainsi s’évader le temps d’une soirée. «Ce n’est pas intellectuel malgré que c’est de la poésie; c’est surtout fait avec le cœur, pas trop avec la tête. C’est une communication d’amour!»
7. On ne sait jamais à quoi s’attendre avec ce spectacle-là… tout est possible!
Les nombreux comédiens n’ont pas beaucoup de temps pour répéter, et malgré quelques rencontres individuelles avec Loui Mauffette, ils n’ont que la générale pour enchaîner le spectacle avant les représentations. Et encore… «Ce qui est fascinant, c’est qu’à notre générale, on réussit seulement à faire la moitié du show; et le lendemain, devant public, c’est magique, il se passe quelque chose!», nous avoue Olivier Chassé. La création se fait donc dans l’urgence, et le manque de préparation peut donner lieu à certains imprévus.
Le spectacle peut aussi être modifié la semaine précédente, même la journée d’avant! Juste devant nous, en entrevue, Loui en était encore seulement au stade d’envisager un hommage à une poète disparue l’an passé, Hélène Monette, quand il réalisa soudain: «Je n’ai pas de Gilles Vigneault! Ça, ça manque, Vigneault! Devant toi, là, je vais peut-être changer quelque chose dans le show!» Une chose qui ne changera pas, elle, mais qui reste tout aussi inattendue, est une chorégraphie de La pornographie des âmes prêtée par Dave St-Pierre… avec une chanson de Coldplay!
8. C’est la dernière année que le spectacle sera présenté, la dernière chance!
En raison des coûts de production et de la grande organisation que cette création demande, Loui Mauffette et son équipe ont décidé que cette dixième édition serait la dernière. «C’est très difficile de continuer, parce que ça me prend tout mon temps, et je voudrais continuer à honorer la mémoire de mon père, mais les tracas financiers et la lourdeur du projet font qu’on s’éloigne de ça», se désole le créateur.
S’il ne faisait que ça, Mauffette se ferait un plaisir de travailler pendant un an complet sur le projet et de préparer le plus beau des spectacles. Mais comme il travaille à temps plein au TNM, il lui reste peu d’espace pour rêver. Il n’y a donc qu’une solution, avant que le spectacle – et nous – ne meure: «c’est la dernière fois, alors il faut que les gens viennent! Il faut se déniaiser, ils n’en verront jamais des shows comme ça! Ça a l’air prétentieux, mais non, il faut qu’ils se déniaisent et qu’ils sortent!»
«Poésie, sandwichs et autres soirs qui penchent» sera présenté les 8, 9, 12, 13, 14 et 15 mai 2016 à la Cinquième Salle de la Place des Arts. Pour acheter vos billets, avec un rabais applicable pour les 30 ans et moins, visitez le site de la Place des Arts au www.placedesarts.com/poesie-sandwichs-et-autres-soirs-qui-penchent.
L'événement en photos
Par Yves Renaud