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Crédit photo : Katya Konioukhova
Le Théâtre Fairmount était plein à craquer hier. Il n’aura fallu que d’une présence sur une petite scène d’Osheaga l’an dernier pour attirer l’attention des Québécois pour ce groupe et qu’ils répondent à cette deuxième invitation en aussi grand nombre.
Mais avant la rencontre hypnotique, c’est la formation HLXT qui assurait la première partie et qui n’avait pas la tâche facile. Au début de leur prestation, la foule dans la trentaine était dispersée aux quatre coins de la salle et les cinq membres de Chicago ne se sentaient pas très appuyés et ont dû insister pour qu’elle se rapproche. Il faut dire que le rythme de leur musique a également été plus lent à démarrer. Petit à petit, ils ont toutefois réussi à conquérir le public qui se multipliait de chanson en chanson, tout comme leur intensité. La pièce «Perfect» a créé l’ambiance «parfaite» tant recherchée et c’est sur un trash auquel s’est joint le chanteur lui-même que «Together» a clôturé leur spectacle.
L’assistance était chauffée à bloc et s’est littéralement enflammée lorsque «G» Hastings, Alloysious Massaquoi, Kayus Bankole et leur nouveau batteur se sont amenés sur scène. Le répertoire sélectionné par Young Fathers tirait autant de leur album Tape Two, que de Dead et de leur petit dernier White Men Are Black Men Too. «Queen is Dead» a soulevé la ferveur des gens présents. Mais il serait difficile de trouver une pièce qui les a laissés indifférents.
Véritables incarnations de la diversité, les quatre virtuoses n’entendent représenter ni race, ni territoire, ni nation. D’abord, ils sont deux blancs, deux noirs s’il faut absolument nommer des couleurs puisque «White Men Are Black Men Too». Musique pop, africaine ou d’Europe de l’Est, R&B, reggae, leur son n’a pas de frontière. Même leur style vestimentaire ne présentait aucune homogénéité. Chacun y est allé de l’habit qui lui convenait, sans chercher à créer une unité. L’unité se ressentait par leur seule présence envoûtante.
Les quatre artistes uniques, chacun à leur façon, ont mis toute la gomme tant dans l’exécution de danses guerrières que dans le maniement de leurs instruments. Leur façon de demeurer immobiles comme des statues après une chanson contribuait à faire monter l’intensité dans la foule qui était complètement déchaînée. On ne peut pas passer sous silence l’ajout du batteur au groupe qui en a mis plein les yeux aux spectateurs. Sa performance debout derrière sa batterie était impossible à manquer et l’énergie qui s’en dégageait se répercutait dans toute la salle.
À «Shame», la foule a de nouveau «trashé» comme s’il n’y avait pas de lendemain. Il faut dire que la vidéo où on voit à la toute fin un jeune homme lâcher son fou en a inspiré plus d’un dans l’exécution d’un style libre.
Si leur présence à Osheaga de l’année dernière consistait un peu à placer leurs pions sur l’échiquier de la scène musicale d’ici, leur performance d’hier équivalait littéralement à un échec et mat.
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de la rédaction