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Crédit photo : Vanessa Leclair
Et le party a levé assez vite merci! Quelques minutes à peine après 21h, les lumières se sont éteintes et l’obscurité s’est faite au moment même où un Métropolis à guichet fermé acclamait haut et fort les jeunes idoles de Columbus, dans l’Ohio. Tyler Joseph et Josh Dun n’ont pas pris de temps avant de monter sur scène, l’un debout sur une plateforme surélevée, tenant à une main un micro au bout rouge vif pendant du plafond, alors que l’autre, assis et la face masquée devant sa batterie, était prêt à battre la mesure pendant plus de 90 minutes de spectacle.
C’est le morceau inaugural «Heavydirtysoul» qui a donné le ton à cette soirée qui allait être pas mal festive et énergique. Tyler et Dun, plongés dans une obscurité enfumée, se donnaient déjà à fond la caisse, prêts à défendre leurs plus récentes chansons. Poursuivant avec les couleurs de Blurryface, sorti en mai 2015, Twenty One Pilots a poursuivi avec le succès «Stressed Out», ballade pop électro qui fait réellement bonne figure sur leur plus récent opus, le public chantant haut et fort les paroles comme s’il n’y avait pas de lendemain.
Chaque pièce a reçu un chaleureux accueil et, d’ailleurs, les fans semblaient tellement en extase que l’ambiance s’est vite réchauffée, comme si soudainement nous étions en pleine canicule, un soir d’été. Alternant les habits, le chanteur Tyler Joseph s’est d’abord présenté déguisé en squelette dans un one piece noir avant de revêtir, durant «House of Gold», une espèce de grande chemise en soie trop grande pour lui, ses fameuses lunettes noires à grands verres, sa tuque et, histoire d’être concept, ses bas rouges. De son côté, Josh Dun portait la cagoule, qu’il a vite enlevée compte tenu de la chaleur qui régnait dans le Métropolis.
Entre deux pirouettes, un back flip bien orchestré et un bain de foule les deux pieds au creux des mains d’un fan, le tandem a certes livré la marchandise, réussissant tour à tour à surprendre son public avec ces petits détails qui redonnent au mot spectacle ses lettres de noblesse. Même si la voix du chanteur était parfois enterrée par la cacophonie des instruments et des samples bien sûr préenregistrés, on en oubliait vite ce détail technique, nos yeux mettant l’accent sur tout l’aspect tape-à-l’oeil de la prestation. «Migraine», «Lane Boy», «Holding On To You», «Tear in My Heart» et, évidemment, «Car Radio», chantée tout juste avant le rappel, ont été les grands moments de la soirée.
Ce sont les morceaux «Goner» et «Trees» qui ont été choisis pour clôturer le spectacle, la dernière ayant été un bon choix pour le tandem qui n’avait pas encore tout donné: ils sont montés sur deux planches en bois, tenues par les fans au premier rang, tous deux vêtus d’un chandail des Canadiens de Montréal avec leur nom de famille au dos (classique, eh oui!), pour frapper contre deux tambours que des agents de sécurité avaient hissés pour eux au préalable. Le point final allait finalement être mis lorsque des confettis rouges ont fusé d’un peu partout, alors que des colonnes de fumée enfumaient la scène.
On retient de la prestation de Twenty One Pilots l’énergie contagieuse des deux membres, ses animations vidéos colorées, dynamiques et diffusées sur grand écran, et surtout la symbiose entre le groupe et son public qui s’est mise en marche dès les premières secondes. Tyler Joseph a promis à ses fans qu’à l’occasion de leur deuxième concert montréalais, ils allaient vivre une tout autre expérience. Ça reste à voir dès ce soir, même heure, même poste!
Coleman Hell
Celui qui est originaire de Thunder Bay et basé à Toronto avait le beau jeu, hier soir en compagnie de ses deux musiciens, alors qu’il ouvrait devant un Métropolis archi comble en première partie d’une nouvelle sensation de l’heure. Sacré nouvel artiste de l’année aux Juno Awards, l’auteur-compositeur et producteur a livré une bonne prestation, chantant avec naturel et fougue quelques-uns de ses morceaux, dont «Take Me Up», «Sitcom» et, bien sûr, son succès pop-banjo «2 Heads». À la longue, et à force de les écouter, on se rendait compte bien vite que les mélodies sont certes basiques, mais il se dégage un charisme intrigant de ce jeune chanteur à barbe qui donne envie d’en connaître plus. Mention spéciale à son claviériste-percussionniste qui a réussi à livrer un solo avec sa tête échevelée contre les touches! Coleman Hell fait partie de la programmation d’Osheaga cette année et vous pourrez donc vous faire votre propre opinion très prochainement. Découvrez-le ainsi que ses deux EP en attendant à cette adresse: www.colemanhell.com.
L'avis
de la rédaction