SortiesDans la peau de
Crédit photo : Gracieuseté Mélissa Lafrenière (Missy Industry)
1- Pourrais-tu nous décrire un peu la créatrice en toi et d’où tu puises ton inspiration pour tes bijoux à tendance gothique?
«Mon inspiration évolue selon mon style vestimentaire et la scène musicale que je fréquente. Lorsque j’ai commencé Missy Industry en 2003-2004 j’aimais le minimalisme, la simplicité des bijoux de piercing, la mécanique, l’art de H.R. Giger ainsi que la musique techno dans les after-hours et l’électro-clash. Ensuite, c’était les animaux féroces, l’anatomie et les symboles classiques du rock comme les cœurs, les étoiles, les croix et les ailes.»
«Vers 2011 commence alors ma fascination pour l’occultisme, les objets tranchants et toutes les sortes de lames possibles. Récemment, j’ai travaillé des textures sur l’argent, j’élabore sur l’alchimie et la mort, tout en ressuscitant mes idées de départ, soit des bijoux unisexes avec un style simple et industriel. En ce moment, j’écoute beaucoup de techno et du post punk. Je m’inspire beaucoup des créations en métal qui ne sont pas des bijoux! J’adore les grillages, les cages, les cadenas, les prisons et les fils barbelés.»
2- Comment as-tu réussi à trouver ta voie au sein du métier de joaillier, qui ne doit pas ouvrir vers des perspectives d’emplois assurées?
«J’ai participé au Salon des métiers à FIMA, au One of a Kind Show à Toronto et à d’autres salons où j’étais souvent la seule avec ce style gothique et industriel. Dès le début, j’ai présenté des bijoux que j’avais sincèrement envie de faire et de porter, et non des bijoux pour plaire à tout le monde, à la mode. Au Art Tattoo Show de Montréal et aux Puces POP, j’ai vraiment eu l’impression d’avoir rejoint ma clientèle idéale. J’ai aussi fait beaucoup de commandes sur mesure. En 2008, j’ai ouvert ma boutique en ligne sur Etsy, qui m’a ouvert à une clientèle internationale super trippante et fidèle. C’est avec cette communauté-là que j’ai poussé plus loin dans le dark side!»
«Je dirais qu’au-delà du style il faut surtout être très organisé et ne pas procrastiner.»
3- À quel type de clientèle s’adressent tes bijoux et qu’est-ce qui les attire chez tes créations d’après toi?
«Ma collection est vaste, alors ma clientèle est âgée de 17 à 70 ans! Souvent des gens marginaux, un peu rebelles. Rarement fashion victim. La plupart de mes bijoux sont graphiques, donc les gens s’y retrouvent tout de suite. Le message est clair. La qualité aussi, puisque les bijoux en argent sont durables.»
4- Tu sembles être une personne hyper artistique, créative et qui a la tête de l’emploi. As-tu déjà envisagé de faire autre chose, ou est-ce que ce métier était sous ton radar depuis longtemps?
«Ma direction vers la bijouterie était pas mal fixe en effet. J’ai une production de bijoux depuis l’âge de 16 ans. Je vendais des colliers en macramé de chanvre et des assemblages de fil d’acier avec des pierres précieuses avant de faire mon DEC en joaillerie. J’avais un inventaire et une sélection assez variés!»
«J’ai étudié un an en graphisme après mon DEC en joaillerie. Mon plan B était de devenir nutritionniste.»
5- 2016 commence à peine! As-tu déjà des projets fous ou des surprises sur le feu dont tu aimerais nous discuter?
«Je développe tranquillement une collection luxe-trash en or 10K et je prépare un face-lift de ma boutique-atelier sur Duluth pendant l’été.»
Découvrez son art sur son site officiel au www.missyindustry.com. Pour consulter nos chroniques «Dans la peau de…», suivez le labibleurbaine.com/Dans+la+peau+de…
L'événement en photos
Par Gracieuseté Mélissa Lafrenière (Missy Industry)