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Crédit photo : Charline Provost
Qu’à cela ne tienne, on peut affirmer que la foule du Centre Bell s’est véritablement laissé conquérir, petit à petit, en ce frisquet samedi soir. Il faut dire que les nombreuses places vacantes ne rendaient pas la tâche facile à nos deux groupes.
Malgré tout, après une prestation honnête de la part de Leisure Cruise, groupe de synth-rock new-yorkais qui ouvrait le bal en début de soirée, on était heureux de retrouver Death Cab for Cutie, qui n’avait pas offert de concert dans la métropole depuis mai dernier.
En toute simplicité, Ben Gibbard et ses comparses se sont présentés sur une scène plutôt dépouillée; pas de flafla ici, donc. Fait appréciable, cela nous a laissés à même de nous concentrer sur une interprétation juste de plusieurs chansons de leur huitième et plus récent opus paru il y a un an, Kintsugi. On a apprécié l’énergie et la douceur de la voix de Gibbard ainsi que la complicité manifeste entre les membres du groupe, alors qu’ils ont interprété entre autres «Black Sun», «Little Wanderer» ou encore «No Room in Frame».
DCFC a par la suite enchanté ses fans de longue date en jouant quelques chansons tirées de Narrow Stairs, dont les très accrocheuses «No Sunlight» et surtout «I Will Possess Your Heart». Le groupe a par ailleurs rendu hommage au bassiste et cofondateur d’Harvey Danger, Aaron Huffman, décédé au début mars des suites d’une longue maladie; c’est cette même formation qui avait donné à Death Cab for Cutie la chance de jouer pour la première fois à Seattle au début de leur carrière. Bien que Gibbard et ses acolytes aient fait preuve d’une belle maîtrise de leurs instruments respectifs, on aurait désiré qu’ils aillent un peu loin que l’album, qu’ils nous entraînent davantage avec eux dans leur univers. Le tout était bien agréable à l’oreille, mais un peu trop léché à notre goût.
Fort heureusement, il y avait Metric pour nous sortir de cette légère torpeur. Les Torontois ont définitivement fait honneur à leur réputation. Boule disco, lumières ondoyantes, néons, brouillard; l’espace de tout juste deux heures, la scène avait des allures de voie lactée pour nous transporter dans un autre monde, à la limite de l’évanescent.
Débutant en force avec l’un de leurs plus vieux morceaux, «Old World Underground», Metric a vite (re-)conquis le cœur de ses irréductibles. On peut affirmer sans aucun doute que la «magie Emily Haines» a opéré. Sautillant partout, la chanteuse a su rendre son enthousiasme contagieux et impliquer la foule pour lui faire vivre des moment des plus exaltants. «Help, I’m Alive», «Youth Without Youth», «Twilight Galaxy», «The Shade», «Synthetica», «Combat Baby»; le groupe a enchaîné des succès qui ont pu satisfaire autant les néophytes qui ne le connaissent que depuis son plus récent album, Pagans in Vegas, que les mordus.
On ne peut passer outre la jolie performance acoustique de la chanson «Dream So Real», pour laquelle Haines était accompagnée de la Montreal Choir. Sans artifices, on a constaté une fois de plus aussi bien la force que la délicatesse de la voix de la chanteuse.
En terminant avec une version très simple de «Breathing Underwater», en partie a cappella, Metric a su rallumer des étoiles dans les yeux de ses adeptes et bien conclure cette performance stellaire. On a déjà hâte de les retrouver! Souhaitons simplement que la prochaine fois, ce soit dans une salle qui permette plus de proximité et d’intimité avec les spectateurs…
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de la rédaction