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Crédit photo : Leda & St-Jacques
Dans Light the Sky, le duo Malenfant-Doucet originaire des provinces de l’Atlantique explore le divertissement avec un grand «D» et s’éloigne du rap français et chiac plus marginal qui les avait fait se démarquer il y a huit ans. Les sonorités électro sont intentionnellement pop et accrocheuses, une direction qu’endosse complètement les deux artistes et qui est soulignée à gros traits dans les treize pièces qui compose l’opus.
Son essence même se résume d’ailleurs dans la dernière chanson de type entrevue «Insight Into Bla Bla Bla» où on déplore le peu de valeur qui est accordée au divertissement et à l’humour en art, comme s’ils n’étaient pas dignes d’être envisagés comme une démarche au même titre que la poésie lyrique. «In the Art world, funny is not taking seriously. People want more than just a joke… Entertainement is a dirty word […] You’re not supposed to entertain people, you’re supposed to question their core values […]»
On enfonce encore davantage le clou dans «Then Came the Music»: «But I can’t decide / What’s more important? / The lyrics or the music / Got to love them both / Or you kind of hate most / Of the industry, the music». Comme quoi le divertissement à l’état pur peut quand même se vivre en traitant de sujets intelligents.
Ce qui est certain, c’est que l’album en entier s’écoute facilement et qu’il donne envie de s’amuser. En outre, on explore bon nombre d’ambiances qui invitent à la danse: du disco électro de «My dance floor» au swing de «Cause I’m a Hoe» qui leur va d’ailleurs très bien et qui mériterait d’être davantage exploité. Dans «Tonight’s the Night», on sent même l’influence de Daft Punk.
Les diverses collaborations notamment avec Shash’U, DJ Champion, Alex McMahon et la chanteuse américaine Leaf (dans la pièce « Solo Dance Party ») ont contribué à créer cette atmosphère différente pour Radio Radio.
Même si on s’ennuie parfois du chiac et des pièces plus rap des anciens albums, la signature humoristique de Gabriel Louis Bernard Malenfant et de Jacques Alphonse Doucet est toujours bien présente comme dans «Busy», où les paroles «Busy wizzy busy wizzai» finiront assurément par devenir des vers d’oreille.
Qu’on aime moins le virage électro qu’a pris Radio Radio, on ne peut pas nier que Light the Sky vise dans le mille avec ce qu’il cherchait à faire: divertir. Et c’est bien clair qu’en spectacle, les dandys tireront le maximum de cette bulle de plaisir.
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de la rédaction