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Crédit photo : Marylee Lussier
Elena Tonra, tout aussi talentueuse qu’on la connaît, a le notable mérite de toucher en plein coeur son public, tant par la grâce de sa performance que par la touchante timidité qui l’anime.
Grandement émue par l’accueil des spectateurs présents en masse, l’artiste britannique, accompagnée de ses deux indéfectibles compères Igor Haefeli et Rémi Aguilella, a livré une prestation généreuse, émouvante et marquée par l’obscurité torturante du nouvel enregistrement studio du groupe.
Toujours autant dans l’introspection et dépassant la poésie de If You Leave (2013), Daughter revient donc plus orageux que jamais à l’image des guitares ténébreuses hantant ses nouvelles compositions, comme sur «Doing the Right Thing» où les trois Gibson Black Les Paul grondent à l’unisson.
Mais ce qui reste avant tout comme «la touche Daughter», c’est cette capacité qu’à Elena de servir telle une offrande ses mélodies à la faveur d’une voix limpide et cristalline galbée par une instrumentalisation toute velouteuse comme dans «Mothers». La belle Anglaise, aussi svelte qu’attendrissante, n’a jamais caché son émotion, visiblement ébahie devant l’hospitalité chaleureuse du public.
Celui-ci n’a en effet jamais dissimulé sa sincère affection, notamment à l’amorce des classiques du groupe, comme «Home», et chantant en coeur sur «Youth», une pièce du magnifique EP The Wild Youth (2011), dont seul ce dernier fut maintenu sur leur premier album.
Dévoué et généreux dans sa performance, Daughter a comblé les attentes montréalaises, entremêlant les morceaux de ses deux albums, de «Winter» à «No Care» en passant par «Numbers», et à l’issue de la quinzaine de chansons jouées, l’assemblée en redemandait encore et encore. Le rappel offrait donc à celle-ci deux morceaux, dont le paisible «Made of Stone».
Entre PJ Harvey et Sharon Van Etten, de Beach House à Bat For Lashes, Daughter se révèle dans la singularité d’un son sublimant la pop contemporaine, n’hésitant pas à piquer des sonorités tantôt blues-rock, tantôt plus électronique. Pour ceux qui n’ont pas pu assister à cette date, il ne faudra pas manquer leur passage à Osheaga à la fin du mois de juillet.
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de la rédaction