«Florence et Léon» de Simon Boulerice

Florence et Léon raconte l’histoire de deux adultes aux vies complètement différentes. Florence enseigne la natation et a un problème aux poumons, alors que Léon est agent d’assurances et a une maladie qui affecte sa vision. Un jour, alors que Florence court pour se rendre à son travail, elle trébuche sur la canne de Léon et les deux êtres entrent en collision. De cette rencontre naîtra une belle amitié, qui se transformera doucement en relation amoureuse.

C’est avec beaucoup d’intelligence que Simon Boulerice aborde la question des handicaps, alors que les deux personnages font expérimenter à l’autre leur réalité quotidienne en utilisant une paille. Léon demande à Florence de regarder au travers du trou d’une paille pour lui montrer l’étroitesse de son champ de vision. De son côté, Florence fait courir Léon sur place et le fait respirer ensuite dans une paille. Les jeunes lecteurs qui auront envie d’expérimenter ces deux phénomènes pourront facilement les reproduire.

Les dessins minimalistes de Delphie Côté-Lacroix, exécutés au crayon de bois, dégagent une douceur et une tendresse qui correspondent bien à l’histoire. Les arrière-plans esquissés contrastent avec les personnages détaillés et expressifs. Les images et le texte se confondent sur la page, notamment grâce à certains passages dialogués qui sont intégrés directement dans les dessins.

Toutefois, la plus grande qualité de cet album réside dans la capacité de Simon Boulerice de rapprocher le monde des adultes de celui de l’enfance. Alors que les premières pages mettent en parallèle l’enfance de Florence et celle de Léon, l’essentiel du livre s’attarde à la rencontre des deux individus une fois adultes. Les enfants-lecteurs se reconnaîtront certainement dans la maladresse, la timidité et la curiosité rattachées à une nouvelle amitié.

«Florence et Léon», texte de Simon Boulerice, illustrations de Delphie Côté-Lacroix, Éditions Québec Amérique, 32 pages, 15,95 $.