MusiqueDans la peau de
Crédit photo : LePigeon
1. C’est le 1er mars au Quai des Brumes que tu as dévoilé les quatre titres inédits qui ont été enregistrés lors de la même session d’enregistrement que Les femmes comme des montagnes. Qu’ont en commun ces pièces pour qu’elles fassent bande à part?
«Ce sont celles qui, à mon sens, ne rentraient pas dans l’histoire de l’album. Un album, ça a un début pis une fin, pis une histoire entre les deux. Pis des fois, y’a des bouts d’histoires qui rentrent pas ou qui racontent autres choses. Il faut que tu kill ces darling-là, même si tu les aimes. Je l’ai tellement fait vite, l’album, que je n’ai pas pris le temps d’analyser mes choix; j’y allais avec le sentiment, ce qui est généralement une bonne chose, mais quand on a mixé ces 4 chansons, on trouvait qu’elles allaient bien ensemble et qu’elles méritaient de vivre. C’est un autre point de vue, un autre narrateur, j’imagine. Y’a du carillon tubulaire. Pour le reste, je trouve toujours ça sain de laisser le monde se faire leur propre histoire plutôt que de leur en imposer une. Y’a tellement de bouts qui m’échappent. Ça serait comme dire, “Voici ce que je suis” et penser avoir raison.»
2. Le même soir, tu as également levé le voile sur un projet photo-chanson qui recoupe le talent de cinq photographes vedettes. En quoi consiste ce projet et qui sont ces mystérieux artistes de la pellicule?
«Alors, il y a Caroline Désilet, Sarah Marcotte-Boislard, Jerry Pigeon et Léa Grantham, Maude Chauvin (voir extrait vidéo ci-dessous) et Cindy Boyce. On leur a demandé de faire une œuvre visuelle à partir d’une des chansons de l’album. Ils étaient libres de faire ce qu’ils voulaient, ce qui est le fun. Moi, je m’inspire toujours de quelque chose pour faire une chanson. Ce projet, c’est la roue qui continue. Ce sont les petits-enfants de la lignée. Je n’ai pas d’enfant, donc j’essaie d’agrandir ma famille comme je peux.»
Quelle est la différence entre le Philémon Cimon de la période L’été et celui qui suit la sortie de Les femmes comme des montagnes?
«Je sais pas, c’est bizarre de s’auto-analyser de même. Les années ont passé. Elles ont laissé des traces, des trous, des souvenirs, des bobos, des tas de poussières, des cadeaux, des nouveaux amis, des découvertes miraculeuses, des désillusions, des paysages, des nouveaux prismes, des nouvelles illusions, des sensations, le sentiment d’avoir souvent fait la vaisselle. Chaque période amène son enchantement, et c’est beau, mais si je me mets à trop y réfléchir, je commence à faire du surplace, à être moins créatif; une constipation mentale, pis c’est plate. Avec le métier que je fais, je me regarde déjà assez souvent dans le miroir, alors quand je peux l’éviter, j’essaie. Je suis devenu plus «mature», j’imagine. J’oubliais, je suis devenu une star.»
4. Là, nous sommes un peu curieux : si tu n’avais pas choisi la musique comme métier, quel aurait été ton choix B, et ton choix C, pourquoi pas?
«C’est tellement différent l’idée qu’on peut avoir d’un métier et le métier réellement. La musique, naïvement, stupidement, candidement, etc., a toujours été mon choix A. Je n’ai jamais vraiment conçu de choix B. Sérieusement, si j’avais conçu un choix B, ce serait sûrement celui-là que je ferais en ce moment, parce que faire de l’«art», c’est des fois le fun, c’est un beau «défi», c’est une éthique, mais c’est souvent aussi un métier de marde. Fait qu’on le fait parce qu’on n’a pas de choix. Parce qu’on ne sait pas être ailleurs. Comme quand on est avec un chum ou une blonde vraiment belle pis vraiment intelligente, mais super chiante des fois, mais qu’on reste pareil, parce qu’on l’aime, genre.»
5. Après avoir investi le Cinéma L’Amour pour y offrir quelques spectacles devant un public fidèle et au rendez-vous, quel sera ton projet fou de 2016?
«C’est encore secret. Mais je suis content que vous en attendiez un. Ça sert à ça la vie, faire des projets fous. C’est la plus belle chose. C’est la meilleure façon d’embrasser le bon Dieu sans qu’il ne s’en rende compte. Je pense que je vais essayer de prendre un selfie avec Dieu, pendant un party, genre. Ça serait drôle. Pis après je vais le poster, sauf que personne ne va me croire que c’était Dieu, fait que je vais faire un album là-dessus.»
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L'événement en photos
Par Louis-Charles Dumais