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Crédit photo : Maude Touchette
Dans une performance d’une heure, ils nous ont livré le résultat d’un virage davantage marqué par son côté dancefloor que par l’usage de l’anglais. Le duo s’est exécuté impeccablement avec quelques chorégraphies pour faire crier la foule, et le rappel nous a ramené à l’époque où Radio Radio n’était pas aussi «propret». Si Light the Sky se veut une avancée non avouée pour conquérir le monde, hé bien, «Good job guys, you’re good to go» et, après toutes ces années de labeur, ce serait entièrement mérité.
«Light the Sky»: le début d’une tournée
Le duo hip-hop et électro a ainsi démarré sa tournée canadienne par ce lancement officiel et poursuivra sa route à travers le pays avec une formule légèrement différente de ce que nous avons pu voir hier soir. Alors que seulement Light the Sky était à l’honneur (hormis au moment du rappel), les spectacles de la tournée seront plus longs et offriront un éventail de compositions tiré de tous leurs albums. On nous promet des gros partys. Jacques Alphonse Doucet et Gabriel Louis Bernard Malenfant ont effectivement pensé Light The Sky pour le live et les découpes des spectaculaires éclairages, avec juste ce qu’il faut de clinquant, créent un visuel fort qui rend pleinement hommage au titre de l’album.
Un son nouveau
Cet album est marqué par l’absence d’Alexandre Bilodeau, qui avait collaboré avec les deux comparses jusqu’à Ej Feel Zoo, mais qui a préféré poursuivre dans une avenue davantage vouée à la création. Le résultat est plus dance et plus hip-hop, ponctué de «whaaaaat!» parodiques du genre. On a perdu en éclectisme, mais on y a gagné beaucoup (trop?) d’homogénéité. Cela dit, les deux piliers de Radio Radio ont su s’entourer d’une équipe de pointe où l’on retrouve, entre autres, Alex McMahon, de J.u.D., DJ Champion et aussi Shash’U.
Ils nous ont offert une perfo dansante, à l’envolée un peu quelconque et qui a mis du temps à décoller. C’est toute l’ingratitude des spectacles-lancements où les tubes sont moins connus et où la foule écoute vraiment plutôt que danser. Au moment du rappel, à l’invitation de l’ex-Jacobus qui a donné quelques indications, la foule s’est vraiment déchaînée sur les hits passés comme «Cargué dans ma chaise» et «Nine Piece Luggage Set».
Ambition et enthousiasme
Que Radio Radio s’ouvre des portes par cet album, on leur souhaite, on leur laisse la liberté de la langue et la liberté d’un succès monstre qui n’enlèvera rien à leur talent. Les «trolleurs» qui en font un débat sur la langue et l’identité n’ont pas compris que pour ces deux gars, ça n’a jamais été la question. Certes, leur «son» s’est dilué, la vibe déjantée s’est atténuée, les textes sont désormais lissés par l’uniformité de la langue, mais les deux dandys n’ont rien perdu de leur groove, de leur audace et de leur humour.
On les sent plus aguerris, plus forts, mais toujours aussi ambitieux et généreux pour leur public. Peut-être moins artistes et plus entertainers, ce qui en soit n’est rien de mal, tout juste différent…
L'avis
de la rédaction