LittératurePolars et romans policiers
Crédit photo : Albin Michel
L’intrigue se tisse pourtant à des milliers de kilomètres de Copenhague: un certain Louis Fon est envoyé en Afrique centrale, quelque part entre les villages bantous de Dja et Somolomo, où il est chargé de superviser un programme d’aide humanitaire fournissant des semences et des plants pour de nouvelles plantations aux Pygmées bakas dans le besoin. Sauf que malgré la noblesse de l’intention de départ, des choses bizarres se passent, et des pions majeurs sur l’échiquier disparaissent mystérieusement dans la nature. À Copenhague, Fon est laissé pour mort, de même que William Stark, chargé de retrouver son comparse disparu. Ce dernier ne reviendra jamais au Danemark. L’inspecteur Carl Morck, avec l’aide de ses collègues Assad et Rose, devra essayer de remettre les pièces du puzzle en place, mais Dieu sait que le prix à payer sera élevé et qu’ils sont au point de départ d’une course jusqu’alors sans ligne d’arrivée…
Voilà seulement une partie des fondations qui vient d’être mise en place; car vous comprendrez que l’intrigue de L’effet papillon est de loin plus complexe. Plusieurs histoires en parallèle, avec comme point de ralliement l’enquête policière du Département V, un point de départ vite mis de côté au profit d’une gang de voleurs clandestins de Copenhague qui auront bien vite un lien avec toute cette étrange affaire, en particulier le jeune Marco. Il faut l’admettre, il y a un mal pour un bien à lire ce polar d’une grande ambition, puisque dès le départ, tout juste après le prologue, le lecteur est forcé d’assimiler d’infimes détails pour bien comprendre la structure de l’intrigue. Mais un coup les pions en place, Jussi Adler Olsen nous tient bien fermement, enlisé dans un étang de mots duquel on ne peut plus échapper, et il nous entraîne sur plus de 300 pages où les péripéties se succèdent dans un rythme d’enfer.
L’auteur danois voit grand, il a l’ambition plus large que la panse d’un éternel gourmand, sauf que cet appétit vorace lui sert ici, puisqu’il nous livre un roman savoureux, prenant et exaltant, et ce, jusqu’à la toute dernière page.
«L’effet papillon» de Jussi Adler Olsen, Albin Michel, 23,99 $.
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de la rédaction