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Crédit photo : Frédérique Ménard-Aubin
C’est la pièce «Ain’t No Sunshine», originalement écrite par Bill Withers, qui a cassé la glace de ce premier de trois concerts, la voix vibrante et émotive de la chanteuse de 24 ans prenant les spectateurs par surprise, puisque le rideau n’était toujours pas tombé! Puis le décor fut enfin révélé au public, dévoilant une scène tamisée aux lampions ainsi qu’une Béatrice Martin toute de noir vêtue, debout devant son micro, en formule full band. «Heartbeats Accelerating» a suivi, après quoi «Last Kiss», «The Great Escape» et «Music When the Lights Go Out» ont été interprétées, mettant le point final à une introduction toute en reprises avec des pièces de Wayne Cochran, The Libertines et Patrick Watson notamment.
«Bonsoir. Moi c’est Béatrice. J’ai un projet qui s’appelle Cœur de pirate. Ce soir, comme c’est une soirée spéciale, je vais vous chanter des chansons moins connues, d’autres plus connues, en français, comme en anglais. J’espère que vous allez aimer!», a-t-elle confié, timidement mais naturellement, avant de s’asseoir au piano pour livrer les deux chansons les plus mémorables de la soirée. Sa version de «Stand By Me», popularisée par Ben E. King au début des années 60, fut très touchante, très délicate aussi, la guitare de Renaud Bastien étant toutefois juste un peu trop criarde, tout comme la pièce qu’elle a composée pour le jeu vidéo Child of Light, intitulée «Off to Sleep». À la blague, Béatrice a lancé un «Mais faites pas ça. Pas toute de suite!», bien sûr, une référence directe au titre de la pièce.
Avant un entracte d’une quinzaine de minutes, l’auteure-compositeure-interprète a livré deux autres morceaux fort touchants au piano, «Dead Flowers» des Rolling Stones, puis «Flume» de Bon Iver. Malgré l’apport de ses musiciens, il s’avérait qu’hier soir les passages plus chargés émotionnellement étaient ceux livrés en solo par Béatrice Martin, la scénographie tout en lampions renforçant l’intimité entre la chanteuse et son public, qui s’est dépêché de se lever de son siège pour applaudir longuement, avec chaleur. Mais il faut l’admettre: sans eux la formule jazz n’aurait pas été aussi franche, comme en fait foi leur interprétation de «Love Will Tears Us Apart» de Joy Division.
Finalement, «Place de la République», une chanson très importante pour Cœur de pirate, a laissé les spectateurs sur une note vibrante d’émotion, avant que tous repartent du Quartier des spectacles où le Festival international de Jazz de Montréal battait son plein, avec un souvenir indélébile en tête.
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