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Crédit photo : Clara Palardy
C’est en effet les 3, 4 et 5 juillet prochains que Cœur de pirate s’offrira l’une des salles de théâtre les plus prestigieuses de la métropole, le Théâtre du Nouveau Monde, où elle jouera dans sa presque totalité les chansons en anglais de la bande sonore de Trauma: chansons de la série télé, saison 5, sortie le 14 janvier dernier, ainsi que quelques covers de grands classiques du jazz. Pour sa série de trois concerts, Béatrice semblait hyper fébrile à l’idée de participer à ce festival d’envergure: «Je ne sais pas encore s’il y aura des invités spéciaux ces soirs-là, habituellement, c’est le genre de chose que je sais pas mal dernière minute, mais on va se concentrer sur l’idée de donner un bon show, par exemple!», nous a-t-elle confié en riant.
À peine revenue de son séjour dans la Ville lumière, où elle a participé à la promotion de l’album La bande à Renaud, auquel ont contribué Jean-Louis Aubert, Bénabar, Carla Bruni et Nicola Sirkis notamment, Béatrice Martin a avoué avoir eu beaucoup de plaisir à prendre part au projet, en plus d’avoir vécu une montagne russe d’émotions en l’écoutant, puis en la chantant: «Quand ils m’ont proposé de chanter «Mistral Gagnant», j’ai aussitôt dit que je voulais le faire. Je me suis sentie immédiatement interpellé, car Renaud, à la base, l’avait écrite pour sa fille parce qu’il était loin d’elle. Et le contexte correspond tout à fait au mien. Même encore aujourd’hui, je l’écoute et elle me fait vraiment de la peine. J’ai pas mal épuisé toutes mes larmes, je pense bien.»
Véritable touche-à-tout, Béatrice Martin a aussi enfilé ses gants blancs de compositrices pour la bande sonore du jeu Child of Light, développé par Ubisoft Montréal, en collaboration avec le Cirque du Soleil, projet qui lui a permis de sortir des sentiers battus et de s’éloigner un tant soit peu de Cœur de pirate: «J’ai eu l’aide précieuse de Renaud Bastien à la réalisation et aux arrangements, puis celle d’Anthony Rozankovic aux arrangements avec l’Orchestre Symphonique de Bratislava. C’est sûr que c’est différent comme projet, mais ça m’a permis de toucher à autre chose et de renouer avec ma base de classique.»
Avec tout ces beaux projets maintenant derrière elle, Béatrice Martin, à l’autre bout du fil, a manifesté son désir croissant de revenir en tant que Cœur de pirate, dès 2015, année où elle espère surprendre ses fans avec un troisième album: «Pour cet été, j’aimerais ça me concentrer uniquement sur Cœur de pirate. T’sé, je n’ai pas sorti d’album depuis 2011». Celle qui a l’habitude d’aborder des épisodes de sa vie, toujours avec ce pincement de mélancolie qui fait toute la beauté de ses mélodies, va-t-elle parler cette fois de thème trahissant sa nouvelle situation de parent? «L’écriture, c’est ma façon à moi de canaliser mes émotions. Si, à un moment, j’ai changé, ça va changer dans mon écriture aussi. Même si je suis un parent maintenant, je vis aussi des choses heureuses, et d’autres émotions aussi. Notamment la solitude que l’on peut ressentir lorsqu’on fait beaucoup de tournées.»
Lorsque Coeur de pirate se laisse aller à ses réflexions et qu’elle se souvient de l’époque déjà lointaine où elle était claviériste pour la formation Bonjour Brumaire, elle ne peut s’empêcher de sourire, heureuse et soulagée que cette époque soit révolue: «À ce moment-là, je me suis demandé, vu qu’on était six musiciens à voyager dans une van et à dormir dans la même chambre parce qu’on n’avait pas d’argent, c’est-tu ça, faire de la musique? En tout cas, ce n’était pas ça que j’imaginais dans ma tête.» Et sûrement que Béatrice n’aurait jamais pensé se rendre là où elle est aujourd’hui.
Cœur de pirate sera en concert les 3, 4 et 5 juillet prochains au Théâtre du Nouveau Monde (TNM), dans le cadre de sa première participation au Festival international de Jazz de Montréal, pour interpréter les titres en anglais de l’album Trauma: chansons de la série télé, saison 5. Pour plus d’information ou pour acheter vos billets, visitez le www.montrealjazzfest.com/coeur-de-pirate.