TR/ST au Théâtre Fairmount de Montréal

Gothiques, gais, hétéro, jeunes, vieux… la petite salle du Théâtre Fairmount a accueilli des fans de tous les horizons. Contrairement au concert de TR/ST (ou Trust) qui s’était tenu dans le vaste espace de la SAT il y a trois ans, on peut dire que l’aire plus restreinte de l’Avenue du Parc favorisait les rapprochements, et l’on pouvait pratiquement apercevoir des vapeurs d’humidité montées du public. Cette chaleur a donné envie à plusieurs de se dénuder malgré le froid mordant qui sévissait à l’extérieur.

Pas question de manquer un moment de la soirée festive, c’est pourquoi il n’y a pas eu un, mais deux groupes qui assuraient la première partie, soit les formations montréalaises Dreamboy et Country, qui ont contribué à réchauffer le sauna qu’est rapidement devenu l’endroit. C’est aux alentours de 23h que Robert Alfons et ses musiciens sont montés sur scène en ouvrant avec «Shoom», transformant le public en véritable vague de bras et de corps qui balayaient le plancher de danse en transe.

En tout, sept chansons du premier album TRST, lequel avait été réalisé en duo avec la percussionniste Maya Postepski du groupe Austra, ont plongé les spectateurs dans une atmosphère synthé plus nasty et brute. Cet opus lui avait d’ailleurs valu une nomination aux prix Juno en 2012.

Les neuf pièces du deuxième projet Joyland choisies ont, quant à elles, créé un effet plus introspectif où la voix grave du chanteur s’élevait durant les refrains pour augmenter la cadence. L’ordre de chacune d’entre elles a été soigneusement sélectionné pour garder l’énergie électrisante à son comble et Robert sautait et se déplaçait au même rythme que la foule sous un éclairage bleuté et rosé qui magnifiait la bulle planante de son univers musical.

Aux premières notes de «Slug», un véritable raz-de-marée a déferlé sur le public qui a commencé à suer à grosses gouttes. C’est d’ailleurs peut-être pour cette raison que le chanteur avait opté pour une chemise trouée sous les bras… «Candy Walls» a permis aux personnes présentes de souffler un peu, sans que leurs sens soient, eux, laissés tranquilles par son tempo langoureux et hypnotique.

C’est «Sulk» qui a sonné la fin du très chaud spectacle vers minuit et la troupe en a remis avec «Peer Pressure» en rappel.

Le dernier album semble avoir autant conquis les cœurs des amateurs de TR/ST rassemblés hier que son précédent. Nul doute, les Montréalais seront toujours au rendez-vous pour accueillir ce groupe new wave sombre qui réussit toujours à élever la température de plusieurs degrés.