Entrevue avec le groupe folk Le Winston Band

C’est durant la grève étudiante du printemps 2012 que le bassiste Antoine Fallu et le guitariste Vincent Fillion ont eu dans l’idée de mettre à profit l’expérience de leur accordéoniste Antoine Larocque, lequel a grandement été inspiré par la musique louisianaise après six mois de dépaysement et d’enchantement. À son retour à Montréal, celui-ci avait de tatouée la passion dans les yeux, et la musique cajun sur le cœur. «La musique traditionnelle est encore bien vivante là-bas et elle a d’ailleurs beaucoup évolué. Le cajun et le zydeco est un cocktail de folk, de blues et de country, pis en plus c’est chanté en français! Et c’est important pour nous, par respect, de chanter dans notre langue maternelle», nous a expliqué d’entrée de jeu Antoine Larocque.

À ce trio se sont ajoutés, peu de temps après, le batteur Laurent Viau-Lapointe, le percussionniste Andrew Duquette-Boyte et le seul électron féminin du sextuor, la violoniste Céleste Morrisset, qui apporte la touche traditionnelle québécoise à leurs mélodies colorées et faites pour bouger: «On veut faire connaître la musique cajun et ses rythmes hyper accrocheurs, et c’est surtout l’accordéon et le violon qui nous permettent de créer notre propre son, et d’innover aussi. Pis en plus, c’est la recette parfaite pour rejoindre un large éventail de gens, des enfants aux adolescents jusqu’aux grands-parents! Les personnes de tous âges peuvent triper sur notre musique de façon différente».

Durant leur spectacle-lancement, offert le 21 mars dernier entre les murs du café-bistrot Le Brûloir, les membres du Winston Band ont démontré qu’ils savaient faire lever le party: «C’tait vraiment l’fun. La salle était petite et bondée. Il faisait méga chaud à l’intérieur, donc ils ont ouvert la porte et il y avait même du monde qui dansait dehors», nous a confié Antoine Fallu, fébrile. Si l’orchestration y joue un rôle essentiel, les textes d’Antoine Larocque, pour la plupart basés sur des thèmes universels, s’accordent avec l’ensemble pour bien parachever le tableau: «La musique cajun, c’est full romantique. C’est des histoires d’amour au bord de l’eau, ou le récit d’un homme solitaire qui boit et qui s’ennuie de sa femme. Malgré tout, le résultat est toujours surprenant, accrocheur et entraînant», a-t-il ajouté.

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Espèce de cocktail corsé oscillant entre la fougue de Canailles et l’audace des Suisse Mama Rosin, Le Winston Band avoue s’être inspiré de ces deux groupes, mais aussi par les Acadiennes des Hay Babies, tout en se démarquant de ceux-ci grâce aux sonorités de l’accordéon diatonique, un vieux modèle d’origine allemande à dix boutons. Avec un son plus limité mais plus puissant, Antoine Larocque peut marquer la mesure et parfaire la rythmique des mélodies.

Que diriez-vous de faire une belle découverte cet été? Le Winston Band parcourra les routes du Québec pour répandre le bonheur et transmettre son énergie contagieuse aux amateurs de folk dès juin. Attendez-vous à des prestations endiablées qui vous forceront à passer la soirée debout, les mains dans les airs!

«Ça va être le party! Ça peut certainement brasser, tout dépend de combien coûte la bière!», ont ajouté Laurent et Antoine Fallu, avant de rire en chœur.

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