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Crédit photo : Gracieuseté Republic
C’est depuis le 4 décembre 2015 que le public a pu faire connaissance de Speedin’ Bullet 2 Heaven, sorti sous Republic. On y retrouve deux albums en un contenant ensemble 26 pièces pour le moins disparates. La deuxième partie comporte principalement des chansons inédites et des démos personnels.
À la première écoute, on comprend rapidement ce à quoi nous aurons affaire: la rencontre avec une œuvre brute. Du hard rock aux douces mélodies mielleuses jusqu’aux harmonies expérimentales, on en voit de toutes les couleurs. Cette aventure musicale porte à confusion, égarant l’auditeur quelquefois.
L’opus s’ouvre sur le morceau «Edge of the Earth/Post Mortem Boredom», joué simplement à la guitare acoustique. L’auteur-compositeur-interprète américain nous aliène presque avec des notes monotones jusqu’à ce qu’une mélodie électrique nous ramène à un état de conscience éclairé.
On ne reconnaît pas l’artiste à l’écoute de «Man in the Night», qu’on appréciait principalement pour ses mélodies mêlant le rap à des harmonies célestes intéressantes. La pièce nous irrite presque avec la même monotonie lassante réitérée jusqu’à la fin. Même histoire pour «AMEN», qui ne nous défait pas de cette impression amère.
La dixième pièce «Judgemental Cunt» est particulièrement intéressante sans toutefois être facile à apprécier. On rencontre alors un Kid Cudi à la voix débauchée, jouant dans des notes hardcore offertes dans l’excès. Les cris se succèdent et on n’arrive pas encore à s’enticher de cette pièce, voire de l’album dans sa globalité. «Seance Chaos» nous ramène presque en 2005 lorsque l’emocore était à son zénith. Les chansons sont rébarbatives et s’enchaînent dans une représentation décousue difficile à suivre.
Puis «Wedding Tux» nous amène un brin d’espoir et nous donne envie de prolonger l’écoute, et ce, pour la première fois depuis le commencement. Certes, elle joue dans le même carré de sable que les autres, mais on peut y découvrir une mélodie se rapprochant davantage du Cudi dont on se délectait à son époque glorieuse autour de 2010. Néanmoins, il ne s’agit assurément pas de son prochain succès.
La deuxième partie est effritée et il nous présente des pièces expérimentales en dents de scie. À passer rapidement.
Somme toute, ce plus récent opus du rappeur, originaire de l’Ohio, nous laisse avec la nostalgie de ses beaux jours, et c’est certainement dû à l’absence de refrains entraînants dans ses chansons. Toutes de gris vêtues, et sans saveur aucune, elles ne nous excitent pas particulièrement et manquent indéniablement d’un rythme auquel s’accrocher. Toutefois, l’artiste a confirmé la parution prochaine de l’album Man on the Moon III.
Espérons que ce dernier saura nous faire oublier le désordre de Speedin’ Bullet 2 Heaven.
L'avis
de la rédaction