ThéâtreCritiques de théâtre
Crédit photo : Suzanne O'Neill
Helena, avocate spécialisée en divorce, attend un homme au bar. Un homme qui ne viendra jamais. Elle en profite pour proposer à Bob, une nuit de sexe et d’alcool dont ni l’un ni l’autre ne se souviendra au matin, et avec la ferme intention de ne jamais se revoir, parce que de toute façon, ils ne sont pas du tout le genre l’un de l’autre. Mais le hasard faisant bien les choses, ils se recroisent le lendemain et décident de passer les 48 heures les plus folles de leur vie quand Bob propose à Helena de l’aider à dépenser les 15 000 cash qu’il a dans les poches suite à la vente d’une voiture volée.
S’ensuit une fin de semaine qui restera effectivement gravée dans leur mémoire et dont le souvenir évoluera un peu chaque fois qu’il le raconteront. Le texte, parfois narré, parfois joué, parfois chanté et parfois simplement imagé, transmet bien toute cette folie, cette urgence de vivre, cette angoisse de la mort et cet amour que partagent les personnages interprétés avec brio par Isabelle Blais et Pierre-Luc Brillant.
C’est d’ailleurs presqu’un tour de force qu’ils exécutent sur la petite scène de La Licorne alors qu’ils jouent, qu’ils chantent et qu’ils grattent les cordes de leur guitare dans cette pièce traduite par Olivier Choinière. Les chansons, composées à l’origine par Gordon McIntyre, ont quant à elle été adaptées en français par Pierre-Luc Brillant.
Midsummer est jouée pour la troisième année consécutive et cela paraît dans le jeu des deux comédiens dont la complicité est palpable. Seule petite ombre au tableau, quelques longueurs, notamment cette scène se déroulant entièrement dans la tête de Bob, et pendant laquelle il a une discussion avec lui-même, sous forme de conférence, à propos de ses 35 ans. Elle casse un peu le rythme bien soutenu du reste de la pièce.
Mis à part ce léger détail, on peut dire que La Licorne termine sa saison en beauté avec ce petit bijou qui donne envie d’aller boire du vin sous la pluie d’Édimbourg. Et si les œuvres de fiction s’intéressent souvent à la crise des 25 ou des 30 ans, celle-ci s’interroge sur celle des 35 ans, cet âge où on devrait être finalement arrivé quelque part dans la vie, mais qui nous fait finalement nous demander: «c’est tu ça qui est ça»?
«Midsummer» est présentée à La Petite Licorne du 5 au 30 mai 2014. Pour plus d’information, veuillez consulter le www.theatrelalicorne.com.
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de la rédaction