Sorties
Crédit photo : Julia C. Vona (Juno Photo)
C’était dans la petite salle Fred-Barry du Théâtre Denise-Pelletier que le rendez-vous avait été donné pour cette première représentation officielle du nouveau spectacle du Théâtre Advienne que pourra et un peu plus d’une centaine de personnes étaient amassées devant le décor assez rudimentaire fait d’un escalier modulable permettant les changements rapides de situations. Aussi, reprenant le concept du Tour du monde en 80 jours, ici ce sont trois acteurs qui devaient faire preuve d’habilité et de maîtrise pour assumer pas moins de 15 personnages.
Étienne Pilon, François-Simon Poirier et Philippe Robert durent donc faire preuve de prouesse et de virtuosité pour passer d’un personnage secondaire à l’autre, tout en endossant leur rôle principal, soit respectivement le Dr. John Watson, Sir Sherlock Holmes et Sir Henry Baskerville.
Le résultat apparu relativement convaincant dès le commencement de la pièce avec une interruption qui n’en était finalement pas une; l’interaction avec le public et la régie furent monnaie courante durant la pièce, accentuant le comique de la situation. Ce quatrième mur brisé et le malaise de l’assistance dissipé, la pièce pouvait reprendre ses droits, non sans oublier de contextualiser partiellement l’intrigue au sein même d’Hochelaga-Maisonneuve comme clin d’oeil à la culture de chez nous. Ces petits interludes furent apportés par les comédiens dans une agilité improvisée et maîtrisée. Étienne Pilon, dans le rôle du plus fidèle acolyte de Sherlock Holmes, sut admirablement saisir l’attention du public.
Chacun, à tour de rôle, s’adressait d’ailleurs à celui-ci dans de volontaires interludes prenant du recul sur la pièce qu’ils jouaient. Ludique, elle le fut du début à la fin virant très souvent même dans le vaudeville grâce au comique des différentes circonstances liées en grande partie aux multiples personnages joués par les acteurs. On pense notamment au Holmes, joué par François-Simon Poirier, qui du enfiler robe et perruque pour jouer le rôle de Baryle Stapleton dans celui du Docteur Mortimer, ou encore se déguiser en ermite afin d’être méconnaissable pour bien mener son enquête.
D’une longueur d’une heure et demie, la pièce relate les évènements importants de l’investigation du détective le menant jusqu’à l’ultime dénouement faisant de Jack Stapleton le coupable qui périt dans le marécage non loin de la propriété de Sir Baskerville. Et c’est sous une ovation que les acteurs, éreintés par leur performance et rejoins par le metteur en scène Frédéric Bélanger, grand artisan de cette réussite, vinrent saluer le public convaincu pleinement du moment qu’il venait de passer.
La pièce, qui sera jouée tout au long du mois de décembre et au début du mois de janvier, devrait ravir le public montréalais. Ensuite, le Théâtre Advienne que pourra partira en tournée le coeur léger et le sentiment d’avoir réussi le mandat qu’il s’était fixé, celui de retranscrire en langue française une oeuvre anglophone intemporelle non formatée pour le théâtre avec ce comique si bien orienté.
La pièce «Sherlock Holmes et le chien des Baskerville» est présentée jusqu’au 18 janvier 2016.
L'événement en photos
Par Julia C. Vona (Juno Photo)
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