Le spectacle-lancement de Kandle au Cabaret La Tulipe – Bible urbaine

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Le spectacle-lancement de Kandle au Cabaret La Tulipe

Le spectacle-lancement de Kandle au Cabaret La Tulipe

Un univers sombre et mélancolique qui lui colle à la peau

Publié le 6 mars 2014 par Éric Dumais

Crédit photo : Charline Provost

Album photos (23) - Plongés en partie dans la pénombre, un éclairage clair-obscur projetant des ombres sur scène, Kandle et ses Crooks ont ouvert le bal avec la pièce de clôture «In Flames», qui conclut de belle façon le premier album de la Montréalaise d’adoption, qui était présente hier soir pour lancer devant public ce premier opus qui fait déjà l’étalage d’une grande maturité et d’un style sombre et mélancolique qui lui colle à la peau.

Le quintette a enchaîné avec la très groovy «Oh Great», renversant la vapeur en projetant sur scène un éclairage diffus qui nous révélait une Kandle Osborne dans toute sa splendeur, chevelure blonde aux pointes bouclées et robe trois-quarts légère à brillants, laquelle semblait en excellente forme malgré sa timidité naturelle. Et il y avait de quoi l’être: ses parents et sa grand-maman étaient présents pour l’encourager au balcon, son père et producteur Neil Osborne ne l’ayant jamais vu chanter sur scène encore.

«Je pleure toujours, c’est l’histoire de ma vie», a confié Kandle, riant elle-même de sa personnalité triste et mélancolique, avant de revisiter le titre «Not Listening», qui figure sur son EP. Puis elle a offert «Baby», une pièce qu’elle a écrite il y a longtemps déjà, mais qui la laissait de glace, jusqu’au jour où son guitariste Sam Goldberg Jr l’a convaincue de son plein potentiel. Quelques petites perturbations ont fait grincer les dents des spectateurs l’espace d’un instant, mais en général le rendu sonore était bien, même si la voix de Kandle aurait pu être mieux exploitée.

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Les rythmiques blues et langoureuses de Sam Goldberg Jr se sont fait entendre sur «Gimme a Pil» et «Control Me», alors que tous les musiciens ont chanté à l’unisson lors du crescendo final, clôturant un moment chargé d’émotions. Le bassiste Jason Kent a fait un Sam Roberts de lui-même, chantant de pair avec Kandle Osborne sur la ballade «Protector», histoire de remplacer le chanteur canadien absent.

Préférant remonter le moral de ses troupes, Kandle s’est empressée d’expliquer au micro qu’elle allait maintenant présenter la chanson «Winter», comme si elle désirait que le public fasse la paix avec l’hiver québécois. L’explication semble avoir porté ses fruits, puisque nombreux ont été ceux qui se balançaient au gré de la mélodie, emportés par cette musique folk noire et feutrée.

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Un spectateur a élevé la voix pour entendre la pièce «Small», mais c’est plutôt «Know My Name» qui a marqué la suite des choses, la pièce d’ouverture et principal succès de son premier EP sorti en 2011. Les musiciens ont semblé surpris de recevoir une demande spéciale du public, mais ils n’ont pas revu leur programme pour autant, car c’est «Not Up to Me» qui a suivi, avec ces arpèges mélancoliques qui soutenaient si bien la voix mélancolique de la demoiselle.

«La prochaine chanson s’appelle Demon», a déclaré Kandle dans un français approximatif mais très compréhensible. Le quintette s’est empressé de jouer le single et morceau le plus rythmé de l’album, au grand bonheur des fans placés aux premiers rangs. Certains spectateurs dansaient comme si leur vie en dépendait, sautillant dans tous les sens ou se balançant telle une poupée hawaïenne, comme s’ils avaient été ensorcelés par un sorcier africain.

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Kandle Osborne et ses Crooks sont revenus sur scène pour interpréter une dernière pièce, quittant rapidement la scène pour aller souffler un peu backstage et se réjouir d’avoir offert un lancement d’album devant une salle plutôt comble.

Lana and Andrea

C’est le tandem à cordes Lana and Andrea, dont le nom de scène n’est pas tout à fait officiel, qui a eu le défi de marquer le point de départ de la soirée devant un Cabaret La Tulipe qui commençait à se remplir drôlement. Les deux demoiselles, en apparence réservées, ont frotté l’archet contre leur instrument respectif, démarrant un morceau classique d’une simplicité désarmante. Malgré la beauté de la mélodie, les envolées langoureuses des notes hautes perchées et la complicité entre le violon et le violoncelle qui se renvoyaient la balle, il manquait quelques variations qui auraient eu comme effet de varier les moments en émotions plutôt que de suivre sans cesse une trajectoire linéaire. L’attention des spectateurs se perdait au fil des minutes qui passaient, mais ce fut, malgré tout, une belle entrée en matière dans l’univers classique de ces deux demoiselles jusqu’alors inconnues.

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