Tremblay en spectacle au Lion d’Or à l’occasion du Coup de cœur francophone 2015

Avec seulement deux albums en poche, Tremblay n’en a pas moins offert pour un peu plus de 90 minutes de concert, alternant entre les morceaux de Ça va ça va, son premier opus, et Porcelaine, sa dernière offrande parue le 10 mars.

Visiblement heureux d’être là, ne manquant pas de remercier la foule, car «C’est pas toujours facile aujourd’hui de se déplacer pour voir des spectacles, mais c’est très, très apprécié.», l’artiste se présente sans prétention, et surtout, pour le plaisir. Le plaisir d’être entre amis de gars (avec les musiciens Jean-Philippe Audet [guitare, voix], Daniel Moranville [basse, claviers] et Charles Blondeau [batterie]), d’être sur scène, de jouer de la musique et de faire chanter les gens sur ses propres chansons.

C’est tout en douceur qu’il a décidé d’ouvrir la soirée avec «Les trottoirs de l’île» à la simple guitare acoustique, suivie de «On change pas», une pièce du premier album offerte de façon très sensible. La batterie s’est toutefois fait sentir davantage et a installé une ambiance plus dynamique dès «Rien de mieux», qui a fait ressortir le côté plus rock des compositions de Tremblay.

C’est en troquant sa guitare acoustique pour une belle électrique faite à la main et sur mesure pour lui par un artisan de Québec, et fraîchement arrivée dans sa collection la veille du spectacle, qu’il a offert l’un des plus gros succès radiophoniques de l’été dernier: «Summer Love». Ce morceau en aura enfin réveillé quelques-uns, qui ont bien reçu la chanson et applaudi chaudement.

Tremblay a bien su démontrer tout au long de la soirée toutes ses facettes et les nuances dans ses compositions, cadrant exactement dans ce qu’il souhaitait faire avec Porcelaine: montrer un côté vulnérable, fragile, tout en se révélant beau, soigné, mais aussi dur. De la très énergique et rock «J’suis pas tout seul», à propos de promesses de lendemain de veille qu’on ne tient pas, il a enchaîné sans arrêt avec la toute douce et planante «Ça va ça va», très appréciée du public.

C’est sur «Saisons froides» que le clavier joué par Daniel Moranville fit sa première apparition, avant d’être plus présent en deuxième partie de spectacle, une seconde portion nettement plus rock que la première, où des morceaux qui déménagent ont pu être entendus, comme «À l’abri», son troisième extrait radio, et «Comme en Californie». Cette dernière a été introduite en racontant la longue (mais divertissante) histoire derrière la chanson, mais a été offerte en version plus soignée et un peu plus sous influence blues que sur disque. C’est néanmoins sur cette pièce que l’artiste s’est lancé dans un solo de guitare électrique, démontrant ses talents réels en tant que musicien.

«Marie Plastique», au contraire, s’est fait insuffler des sonorités beaucoup plus rock que sur disque, tout comme «Quand je parle de nous», qu’on avait promis «revisitée un peu moins rock, pour mettre l’accent sur les paroles», mais qui y était encore bien ancrée. En invitant les gens à chanter avec lui sur «Aime / Pardonne», il ne devait pas se douter, toutefois, de l’énergie avec laquelle ses fans taperaient dans leurs mains, debout, en criant.

C’est néanmoins le Tremblay sensible et authentique qui aura le plus charmé la foule, notamment en terminant le premier bloc dans une ambiance aérienne avec la belle «La petite merveille» et une finale instrumentale enlevante, mais surtout en instaurant une ambiance intime, avec de beaux jeux de lumière et une musique minimaliste en guitare acoustique et voix, sur «Number One», livrée en douceur.

C’est aussi de cette façon qu’il a terminé la soirée, en offrant en rappel, seul avec sa guitare, «Parce que t’es là», avant de se faire rejoindre par ses boys pour une petite dernière, mais non la moindre: «Sarah (avec un h)», qui avait d’ailleurs été demandée par un spectateur plus tôt, et qui a permis aux gens de chanter tous en chœur ses «La la la» entraînants et rassembleurs.

Et finalement, c’est ce qu’est Tremblay: un artiste charmant et rassembleur, qui travaille fort pour faire ce qu’il aime, et pour réussir à aller rejoindre toujours plus de gens, un par un s’il le faut. Que les gens viennent voir le Manolo de Ramdam ou l’auteur-compositeur-interprète entendu à la radio, l’artiste donne tout ce qu’il a pour s’assurer que peu importe ce qui les a amenés au départ, ils n’aient qu’une envie: revenir.