Entrevue avec le groupe français FAUVE

C’est en direct de Toulouse que nous avons eu droit à un entretien téléphonique avec FAUVE, qui présente le soir même un concert au Bikini en compagnie du rappeur parisien Georgio, qui a d’ailleurs collaboré au morceau «VOYOU» sur VIEUX FRÈRES – PARTIE 1. «C’est officiellement notre première date de concert à l’extérieur de Paris, où nous venons de jouer cinq soirs à guichet fermé au Bataclan. La réception a été très bonne, les gens étaient ultra excités, même à l’écoute des nouveaux titres». Rappelons que la formation a elle-même décidé d’autoproduire son premier LP, idem pour le maxi BLIZZARD, car les membres ont dans l’idée d’être constamment en phase d’apprentissage, et le fait de gérer de A à Z les étapes de la réalisation au mixage leur permet de mieux maîtriser la chaîne, de conserver un maximum de contrôle sur la qualité du produit final.

Des balbutiements à aujourd’hui, FAUVE a surfé sur une vague de succès qui leur a permis d’atteindre les échelons supérieurs d’une popularité qu’ils n’ont même pas vu venir: «On a évidemment été super étonnés, désarçonnés même, un peu flippés quoi. Pour nous, tout s’est passé beaucoup trop vite. On voulait certes montrer qu’on existait, sans faire trop de promo ni être surexposés, surtout qu’on considérait notre EP vraiment comme un brouillon. C’est un peu comme lorsque tu peins une toile et qu’elle est exposée dans un musée avant même qu’elle ne soit terminée, tu vois.» Si l’accueil qu’a reçu BLIZZARD s’est avéré au-delà de toutes leurs espérances, même s’il n’avait pas forcément de fil conducteur ni d’histoires en soi, le quintette n’a pas pour autant craché sur son succès, bien au contraire. L’engouement qu’ont provoqué les titres «BLIZZARD», «NUITS FAUVES» et «KANÉ» notamment leur a permis de s’atteler plus sérieusement à la production d’un album mieux ficelé, plus personnel cette fois-ci.

«Les vieux frères, c’est nous, une bande de potes qui se connaissent depuis dix ans, pour certains depuis l’enfance, et c’est un terme qu’on a adopté pour nous désigner lorsqu’on a lancé le projet.» Il n’y a donc pas de fiction dans les textes de FAUVE, chacun racontant une tranche de vie ou un propos qui lui est cher. À l’écoute de l’album, on sent mieux ce désir d’emmener l’auditeur quelque part, puisqu’il s’ouvre sombrement, comme un coup sur la gueule, avant de se terminer sur une note plus lumineuse, comme à la sortie d’un tunnel. Et c’est un peu la raison pour laquelle FAUVE a décidé de rester dans l’ombre, loin des clichés et des caméras: «Par souci de pudeur au départ, on ne voulait pas mettre de photos de nous, car les textes sont parfois transparents et durs. Du coup, on a décidé de s’effacer derrière le projet, de rester discrets et de ne pas trop s’exposer. Tout est une question de démarche.»

Après avoir offert deux concerts, l’un sur une scène extérieure, l’autre en première partie de Benjamin Biolay au Métropolis, FAUVE est très excité à l’idée d’offrir un premier vrai spectacle complet devant les Québécois. Par contre, la mise en scène et la scénographie ne pourront pas être aussi impressionnantes que celles d’alors, puisque les frais seraient faramineux: «En France, on se déplace avec un bus et une remorque pour transporter nos techniciens et tout le stock, mais pour le concert de Montréal on aura seulement nos instruments et de la vidéo. Mais en guise de consolation on jouera pratiquement toutes nos chansons.»

Pour les curieux, leur prochain album sera prêt d’ici fin 2014 ou début 2015. D’ici-là, nous vous invitons à lire notre critique de leur album VIEUX FRÈRES -PARTIE 1, en magasin au Québec dès le 18 février.

FAUVE s’emmène au Club Soda le samedi 22 février prochain dans le cadre du festival Montréal en lumière en compagnie de Pawa Up First. À noter que le concert affiche déjà complet depuis un moment.