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Crédit photo : Claude Gagnon
Five Kings – L’histoire de notre chute se déroule en cinq actes, retraçant les règnes des rois Richard II (le roi de neige), Henri IV (le roi de feu), Henri V (le roi de fer), Henri VI (le roi de sable) et Richard III (le roi de sang). Bien que Shakespeare n’ait pas écrit ces pièces dans cet ordre, il était plus simple, d’un point de vue dramatique, de les présenter de manière chronologique, les complexes jeux de pouvoir se multipliant tout au long du cycle.
Parmi les modifications majeures exécutées sur les textes originaux, notons le choix d’Olivier Kemeid de transposer l’histoire de cette chute dans la période contemporaine, entre les années 1965 et 2015. Intéressante à première vue, cette actualisation n’ajoute pas grand-chose au spectacle pour le public contemporain, tombant parfois même dans l’illustration trop appuyée, comme lorsque sur fond de guerre, le personnage de Jihanne (entendre djihad) se sacrifie pour prouver son honneur et sa bravoure.
Comme le mentionne Olivier Kemeid dans le cahier dramaturgique de Five Kings, «Shakespeare décrit un monde en mutation qui passe du caractère sacré de la monarchie à un ordre chancelant, immoral et sanglant.» Les parallèles que l’on peut tirer de cette nouvelle mise en scène auraient donc tout aussi bien pu se faire sans un saut temporel de près de 500 ans.
L’attente était forte pour Five Kings – L’histoire de notre chute, la pièce ayant été ciblée comme un incontournable de la saison 2015-2016, tant à cause de la démesure de l’entreprise qu’à cause de la qualité de l’équipe de création. Toutefois, la condensation de la trame narrative et la simplification des enjeux centraux des cinq pièces, quoique nécessaires, affaiblissent grandement le spectacle, qui prend parfois l’allure d’une succession de meurtres.
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Par Claude Gagnon
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