ThéâtreCritiques de théâtre
Crédit photo : Claude Gagnon
Ainsi, aucun des rois n’attire assez de sympathie pour que l’on se désole de sa destitution ou de sa mort. Avec son interprétation d’Henri Lancaster Jr., Jonathan Gagnon est sans doute celui qui aura réussi à incarner son personnage avec le plus d’originalité et de nuances, mais la cadence effrénée du spectacle ne lui aura pas permis de montrer son plein potentiel.
Dans la distribution de 13 comédiens, Isabelle Roy se démarque dans les rôles d’Ines Amasia, puis de sa fille Mariam Amasia, deux femmes fortes qui tentent de désamorcer la soif de pouvoir qui dicte le cycle meurtrier de la descendance des Plantagenêt. Difficile de comprendre d’ailleurs pourquoi on ne lui a pas confié le rôle d’Hizia Amasia dans la première pièce, ce qui aurait permis de mieux marquer la filiation de cette famille à travers les générations. Sa diction franche et sa posture très digne faisaient d’elle une dirigeante et une épouse très crédibles.
Parmi les bons coups du spectacle, mentionnons l’idée, dans les quatrième et cinquième pièces, de projeter des portraits de famille sur l’écran disposé au fond de la salle, illustrant parfaitement la passation des pouvoirs des mains du roi Henri Lancaster à celles de Mariam Anasia (grâce à la mollesse de son mari Henri Lancaster Jr.), puis à Cécile York et à ses trois enfants (George, Édouard et Richard). L’illustration était à la fois simple et éloquente!
Le reproche général que l’on pourrait faire au spectacle serait sans doute celui d’être tiède à tous les points de vue. Les comédiens sont bons sans être excellents, la scénographie est efficace tout en restant assez convenue, le texte reste fidèle à Shakespeare sans toutefois en faire ressortir le génie, la représentation est divertissante sans être poignante…
Paradoxalement, il aurait été nécessaire d’allonger le spectacle d’au moins une heure pour permettre de conserver un peu plus de chair à ces cinq histoires plus grandes que nature. Si bien que c’est avec une certaine indifférence que l’on sort de l‘ESPACE GO, après près de cinq heures de représentation.
Pour plus d’informations sur le spectacle, présenté jusqu’au 8 novembre 2015, ou pour acheter des billets, visitez le site d’ESPACE GO.
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Par Claude Gagnon
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