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Crédit photo : Alice Côté Dupuis
C’est à la Taverne Le Normand, rue Mont-Royal, que Tremblay a organisé un rassemblement pour visionner, entre amis, collègues et membres de la famille, le vidéoclip de sa chanson la plus engagée, «Marie Plastique», et aussi la dernière réalisation de François Jaros également derrière les deux premiers vidéoclips, «Ça va ca va» et «J’suis pas tout seul». «C’est aussi lui qui a fait le court-métrage Daytona, qui a joué au FNC (Festival du nouveau cinéma) et aux Rendez-vous du cinéma québécois.» Mais même s’il est entouré de gens en qui il a confiance, TREMBLAY avoue participer activement aux processus de décisions. «Je suis un peu control freak là-dessus, je veux vraiment avoir le contrôle sur tout ce qui sort, par rapport à l’image du projet. Je trouve ça très important.»
Jouer pour les autres, c’est une chose, mais représenter son propre projet, c’en est une autre. «Ce n’est pas juste de la musique, selon moi, il y a une image avec ça, tu peux créer un univers… Puis j’aime ça créer, aussi. Si j’ai un talent dans la vie, c’est de toujours avoir des idées puis de toujours avoir du jus pour créer.» C’est donc inspiré par les vidéoclips de Sigur Rós, dans lesquels on ne voit pas l’artiste, que TREMBLAY a créé un univers assez étrange pour le vidéoclip de «Marie Plastique». «Tu vois, ça sort quand même moins «malaisant» que je pensais à l’écran, mais je voulais que ce soit un clip où tu te poses tout le temps des questions.»
«Dans ce vidéoclip, on retrouve donc des filles qui sont dans une espèce d’académie où elles ont toutes sortes d’ateliers qui les mènent vers la perfection, vers comment devenir une adulte. Mais tu ne sais pas trop si elles sont là par choix, ou si elles ont été forcées, où est-ce qu’elles sont, à quelle époque… c’est un peu intemporel». S’il est très fier du résultat et qu’il espère que les gens ressortent de leur visionnement sans trop avoir compris, il explique pourtant avoir choisi de tourner un vidéoclip pour cette chanson-là, puisqu’il s’agit de la plus claire de son album, dans le thème, du moins. «Elle est différente musicalement de l’album, aussi. On voulait créer un univers différent.»
Mais n’aurait-il pas pu s’insérer dans cet univers étrange? En tant que comédien, ne tient-il pas à jouer dans ses vidéoclips et ainsi mélanger ses deux passions? «Je trouvais que ça n’avait pas rapport avec ce clip-là. Surtout que je parle d’un sujet qui est vraiment plus dirigé vers Marie Plastique, qui encadre toutes les filles en général aussi… Puis ce n’est pas ce que je préfère, des clips de performance, qu’on appelle. Mais j’ai vraiment besoin des deux. On dirait que les gens pensent que c’est l’un ou l’autre, que tu ne peux pas faire les deux. Ça fait longtemps que j’en fais de la musique, mais des fois, quand je fais trop de musique, je pense trop à ça, je suis trop intense, puis quand c’est l’autre, je m’ennuie de l’autre, dans le fond.»
Celui qui a plein de gros projets sur la table, dont deux projets de cinéma, aime se garder occuper. Il a effectué une tournée «découverte» l’été dernier, en Gaspésie et sur la Côte-Nord, durant laquelle il présentait cinq spectacles en cinq jours – «la réponse a été bonne, les gens achetaient des albums et écoutaient beaucoup» – et il est maintenant déjà prêt à enregistrer un second album. «J’ai fait un bilan puis je suis pas mal rendu prêt à retourner en studio pour le deuxième, puis c’est une belle continuité. Je pense que ça s’en va vers quelque chose de plus alternatif, un petit peu moins pop, mais j’ai toujours aimé les affaires accrocheuses puis éclectiques aussi, alors…»
Toujours en coécriture avec son acolyte Kevin Murphy, TREMBLAY promet pour son deuxième effort «des trucs encore plus personnels et des trucs plus revendicateurs. Plus engagés. C’est important pour nous autres que les textes soient encore plus parfaits, vraiment bien ficelés.» D’après la même logique, l’auteur-compositeur-interprète avoue vouloir que ses chansons soient encore bonnes dans 15 ans. «Je m’en fous d’être la saveur du mois, moi. Je fais des tounes puis à la fin je choisis ce que je veux. Je ne veux pas faire de style nécessairement, je fais vraiment tout ce qui me plaît, tout ce qui me vient à l’esprit.» C’est seulement que ça lui plaît autant d’écrire que de composer, de jouer que de chanter, d’imaginer que de créer, de se donner en spectacle que d’enregistrer en studio, alors ça fait de lui un artiste bien occupé, mais qu’il fait d’autant plus plaisir à voir ou à entendre.
En attendant le deuxième album de TREMBLAY ou la sortie des films dans lesquels il apparaîtra, tous les vidéoclips ainsi que les dates de spectacles de Maxime Desbiens-Tremblay sont disponibles sur sa page officielle au http://www.spheremusique.com/tremblay.