SortiesConcerts
Crédit photo : Gracieuseté de l'OSM
12h45: Jayson Gillham et Chopin
C’était à la Cinquième Salle de la Place des Arts que le jeune pianiste australien Jayson Gillham donnait son premier récital à Montréal. En fait, il avait déjà séduit le public montréalais au Concours musical international de Montréal en 2014, mais ce n’était qu’un concours! À la Virée classique, il entrait véritablement dans la cour des grands. Pour l’occasion, il a présenté un programme magnifique.
En introduction, Gillham a joué quatre des Dix pièces pittoresques d’Emmanuel Chabrier. L’interprétation était réussie, mais sans extravagance. On a noté un sens aiguisé des nuances et une dextérité remarquable. Tourbillon était la pièce la mieux réussie du lot. Par la suite, il a proposé un extrait des Études de Claude Debussy. Maniant à merveille les arpèges et les gymnastiques qu’exige cette pièce, le public était abasourdi. C’était impeccable. Finalement, Gillham a rigoureusement interprété la pièce maîtresse du récital: la Sonate pour piano no 3 en si mineur de Chopin. Seul le Largo manquait de finesse. Sinon, le tout était livré parfaitement. C’était émotif et nuancé. Ce jeune virtuose a parfaitement mis en appétit le public. N’oubliez pas son nom, il reviendra assurément à Montréal.
14h: Orgue et cinéma
L’organiste Philippe Bélanger s’est adonné à de l’improvisation musicale au Grand Orgue Pierre-Béique. En fait, il devait improviser sur la projection du film Sherlock Jr. de Buster Keaton (1924). L’idée était bonne. Par contre, le rendu était moins intéressant. Il n’y avait aucune surprise et l’improvisation s’essoufflait. À quelques moments, bien que diverti par le film, on trouvait dérangeant la musique. En effet, il y avait des décalages entre l’action projetée dans le film et la musique jouée. Il faut tout de même souligner l’effort physique et mental de Bélanger qui a joué durant quarante-cinq minutes sans interruption.
19h15: «Le Lac des cygnes» de Tchaïkovski
La Maison symphonique était pleine pour ce concert phare de la Virée classique. En première, la composition «Un canard de Brome qui avait voulu jouer au cygne» de Dominique Lafortune a surpris. Cette fable musicale était assez énergique et imagée. L’utilisation des percussions était remarquable. On pouvait même croire que des canards étaient présents! Aussi, la section des vents, notamment les bassons, s’est illustrée. Malgré les nombreux motifs ou idées présents, cette création confirmait néanmoins le brio de Lafortune.
Le «Lac des cygnes» de Tchaïkovski était bigarré. «La Scène I» et la «Danse hongroise» étaient très réussies et senties. Par ailleurs, outre le joli solo de harpe, l’interprétation de la «Danse des cygnes», quant à elle, s’est avérée totalement froide. Puis, dans la «Danse espagnole», les percussions n’étaient pas constantes. À certains moments, elles étaient puissantes et, à d’autres, trop effacées. Ce n’était pas constant. En sommes, on a livré la marchandise, sans rien de plus.
Pour consulter les détails des concerts qui étaient présentés lors de la 4e édition de la Virée classique, visitez le site Web de l’Orchestre symphonique de Montréal.
L'avis
de la rédaction