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Crédit photo : Pop Montréal
METZ est arrivé sur scène en attaquant – et on se demande si le mot est assez fort – le premier titre. Est-ce que les murs résisteraient à l’assaut sonore? Les trois gars provoquaient le plancher de leur rock corrosif en tout cas. Les fans ont bientôt répondu à l’appel de guerre en se bousculant, c’était trash! La décapante entrée s’avérait plus que satisfaisante: il était sûr qu’on en aurait pour notre argent au cours des prochaines soixante minutes.
Le groupe canadien a continué de cracher sa lave sonore en alignant l’une après l’autre «Knife in the Water», «Negative Space» et «Get Off», exorcisant tous les démons intérieurs. METZ nous frappe, nous rentre dedans et il y a quelque chose d’absolument rédempteur dans sa façon de faire. Le groupe a livré avec aplomb «Wasted», morceau qui ressuscite un court instant l’emblématique Nirvana, avant de présenter au public «Can’t Understand». Cette nouvelle chanson adoptait le même air querelleur et dérangeant que les dix pièces de l’album homonyme, paru en 2012.
Le temps s’écoulait trop rapidement avec cette suite de chansons de plus ou moins trois minutes chacune. Le band a soulevé son public en jouant ensuite «Headache». On avait le goût de rejoindre le chanteur pendant qu’il maltraitait sa guitare et gueulait: «I gotta get / I gotta get / I gotta get away / I get away». On se demande encore comment les lunettes d’Alex Edkins tenaient bien en place tout au long du concert. Mystère…
Après avoir interprété «Rats», METZ a remercié Montréal, laissant croire qu’il s‘apprêtait à quitter. Mais la foule n’attendait plus que la très batmanesque «Wet Blanket». Le band le savait que trop bien. Le public n’a pas été dupe: un rire dans la voix avait trahi le chanteur. La finale explosive et interminable rendait compte de ce que la formation avait dans les tripes. Faisant partie de la courte liste au Prix de Musique Polaris pour son premier LP, on ne doutait pas du talent prometteur de la bande avant hier soir. Mais, après avoir assisté à ce spectacle nocturne, on aime absolument METZ.
Fist City et Crabe
Deux groupes moins connus ont pris possession de la scène avant METZ. D’abord, le quatuor albertain Fist City a fait bonne figure avec son punk rock garage enthousiaste et pompé à l’adrénaline. À ceux qui ne prêtent jamais attention aux premières parties, le band s’avère un exemple parfait des découvertes franchement intéressantes qu’on peut y rencontrer de temps à autre. Fist City paraissait un choix judicieux pour marquer la fin du festival, alors il semble dommage que la foule ne se soit pas davantage investie à sa cause. Puis, le duo francophone Crabe a présenté ses chansons. Le côté Rage Against de Machine de la musique réussissait bien. Mais on déplore sérieusement que le chanteur ait ponctué ses pauses de segments de phrases incongrues et maladroites. Aussitôt dites, les remarques tombaient à plat. Quelles réactions du public souhaitaient-ils obtenir au juste?
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de la rédaction