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Crédit photo : Scamble
La musique soutire des émotions à quiconque l’écoute, et ce, peu importe son style. Ainsi, se dévouer à la composition musicale, c’est partager directement ses émotions dans ses oeuvres. Dominique Lafortune en est conscient et désire y contribuer. Ayant en poche une maîtrise de la Schulich School of Music de l’Université McGill en composition musicale, il poursuit actuellement un doctorat dans la même université sous la direction de Denys Bouliane.
C’est à ses côtés que Dominique Lafortune a entrepris sa démarche de composition qu’il qualifie de musique de création ou de concert. «Je n’aime pas le terme de composition classique. Ma musique ne s’inscrit pas dans le style ou l’époque classique. Il s’agit plutôt de musique de création ou de concert. C’est de cette manière que je me rapproche du public».
L’enthousiasme de Dominique Lafortune à parler de ses compositions et de ses inspirations n’a pas d’égal. «Mes inspirations changent de pièce en pièce. Certains compositeurs me touchent et je fais écho aux émotions qu’ils me font vivre. Souvent, mes inspirations proviennent de contextes extérieurs à la musique. Comme j’aime la botanique, je m’inspire souvent des plantes pour composer.»
L’année 2015 revêt une importance particulière pour celui qui compte huit compositions à son actif. En effet, Dominique Lafortune s’envolera pour la Norvège dans quelques semaines et y restera un an. Il travaillera aux côtés du compositeur Lasse Thoresen, à Oslo, afin d’explorer diverses méthodes de composition. Mais le plus important, c’est le samedi 8 août, lorsque sa composition sera interprétée par l’OSM sous la direction de Kent Nagano. C’est un rendez-vous à ne pas manquer.
En route vers la Virée classique
Tout s’est enchaîné rapidement pour Dominique Lafortune. «C’est via l’université que j’ai reçu la commande de l’OSM. Les délais étaient courts, mais le défi était tellement intéressant. J’ai tout de suite accepté». La commande qu’on lui a donnée était claire: composer une œuvre de huit minutes, humoristique et mettant en vedette un canard. Dominique Lafortune s’est rapidement mis à l’ouvrage. «Puisque la Virée classique se veut festive et accessible, j’ai décidé d’écrire une œuvre programmative, donc basée sur une histoire.»
Voulant intégrer ses univers fétiches dans l’œuvre, Dominique Lafortune a recherché dans la littérature et le folklore québécois des traces de canards. «En réécoutant la chanson V’la bon vent!, durant laquelle trois canards s’en vont baignant, j’ai constaté que cette mélodie pouvait être utilisée comme citation musicale dans ma pièce.» Ainsi, la fable musicale que proposera Dominique Lafortune est celle d’un canard qui essaie de faire aussi beau qu’un cygne.
«C’est une pièce construite sous la forme d’un poème symphonique avec une alternance de couplets et de refrains. Bien entendu, il arrivera beaucoup de péripéties au canard.» Au cours de l’œuvre, il faut porter attention au hautbois, au cor anglais et au basson qui se passeront les mélodies et imiteront le canard. Puis, la femelle cygne, dont le canard tombe amoureux, sera jouée par les violons, la flûte et les violoncelles.
En somme, Dominique Lafortune est un artiste complet qui fait profiter au public sa passion pour la démarche de composition. Ne manquez pas cette occasion d’applaudir son talent.
La composition Un canard de Brome qui avait voulu jouer au cygne sera interprétée lors de la Virée classique de l’OSM le samedi 8 août à 19 h 15 à la Maison symphonique. Pour acheter des billets ou pour plus de renseignements sur l’oeuvre, visitez la page Web de l’évènement. Pour plus d’information sur la Virée classique de l’OSM, visitez le site Web de l’OSM.