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Crédit photo : Mathieu Pothier
À peine deux heures avant le début de la soirée, le Café Campus affichait sold out, et c’est près de 300 personnes qui ont attendu patiemment de pouvoir atteindre la salle. Une longue file s’étendait en effet jusqu’au coin de la rue et les derniers spectateurs n’entrèrent qu’en plein milieu de la performance de Johnny Flynn, qui ouvrait pour Laura Marling. C’est d’ailleurs pour interpréter, en duo avec son ami, le somptueux «The Water» que la Britannique fit sa première apparition sur la scène de l’incontournable salle montréalaise.
Quelques minutes plus tard, elle revenait accompagnée d’un contrebassiste et d’un batteur, son guitariste ayant été éconduit à la frontière américaine alors que le groupe revenait de sa première date nord-américaine au fameux Newport Folk Festival. C’est donc en l’absence d’une seconde guitare que Laura Marling entamait une performance résolument folk au son de sa guitare à résonateur contribuant à apporter une touche d’Americana à ses morceaux.
Sur la toile de fond d’une représentation du désert californien où l’artiste vécue ces deux dernières années, la jeune prodige a joué plusieurs pièces de son dernier album, «False Hope», «I Feel Your Love», «Strange», «Gurdjieff’s Daughter» ou «Don’t Let Me Bring You Down». Mais les amateurs de longue date ne furent pas en reste lorsqu’elle enchaîna quelques compositions de ses albums précédents, «Take The Night Off» (Once I Was An Eagle – 2013) ou la fantastique montée de «Sophia».
Laura Marling remonta même jusqu’à son deuxième album de 2010, I Speak Because I Can, pour offrir sa déclaration d’amour à une Angleterre enneigée, «Goodbye England (Covered In Snow)», avant de proposer à une assistance captivée son hymne «Rambling Man». Fidèle à son habitude, elle préfère prévenir le public avant ces deux morceaux qu’elle ne reviendrait pas sur scène pour un rappel.
À la hauteur de sa réputation, Laura Marling a offert au public montréalais une prestation voluptueuse, entre grâce et élégance. Parfois austère et intransigeante, la blonde d’Albion a réussi sans difficulté à faire entrer le public québécois dans sa chapelle folk anglaise. Avec cette voix désormais pleine de maturité, elle s’inscrit dans la lignée des plus grandes comme la Canadienne Joni Mitchell avec des performances dignes d’une Michelle Shocked et la classe d’un Leonard Cohen.
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de la rédaction