«Tous mes amis sont des superhéros» d’Andrew Kaufman

L’histoire tourne autour de Tom, un être humain tout ce qu’il y a de plus normal, qui tombe amoureux de Super-Perfectionniste. Les deux amoureux convolent en juste noce entourés de leurs amis: Super-Influenceuse, Super-Amphibien, Super-Infosolde, etc. Mais tout ne va pas comme prévu. Alors qu’il devrait vivre un mariage heureux, Tom voit son bonheur gâché par Super-Hypno, un ex-copain de Super-Perfectionniste jaloux qui hypnotise la nouvelle mariée. Tom devient à ce moment invisible aux yeux de sa douce. Un sentiment d’urgence se fait sentir quand Super-Perfectionniste, triste d’avoir perdu son amoureux, prend l’avion en direction de Vancouver afin de refaire sa vie. Tom doit alors redoubler d’effort pour redevenir visible auprès de son épouse.

Dès le début, Tous mes amis sont des superhéros nous transporte dans un univers surréaliste. Le nom des superhéros, les épreuves vécues et le ton ont tôt fait de dresser la ligne entre les héros hollywoodiens et ceux de Kaufman. Dans le monde imaginé par l’auteur canadien, les superhéros ont des traits caricaturaux qui rapidement peuvent nous faire penser à des gens de notre entourage. On connaît tous quelqu’un à qui l’on pourrait accoler les superlatifs «Un-de-ces-jours», «J’ai-l’ouïe-super-fine», «Tout-de-suite-les-grands-mots» pour ne nommer que quelques-uns des attributs des personnages de Kaufman.

Toutes les situations absurdes sont traitées dans une belle simplicité. Malgré le surréel de certaines, il est facile de s’imprégner de cet univers. Par contre, l’histoire de Tom et Super-Perfectionniste est entrecoupée de présentations de superhéros. Bien que sympathiques, on aurait toutefois préféré faire connaissance avec ces personnages à l’intérieur même de l’intrigue entourant les mariés plutôt qu’en aparté du récit central. Cela a pour effet de casser le rythme du roman. Serait-ce le moyen que l’auteur ait trouvé pour cacher le minceur du récit?

Bref, on lit Tous mes amis sont des superhéros avec un sourire aux lèvres. On s’attache rapidement à Tom et on s’amuse avec les traits de caractère grossiers des «Supers». Le roman est accompagné de sympathiques illustrations de Pishier. Les dessins montrent avec humour l’univers de Kaufman. L’auteur prend tellement de temps à décrire les personnages surnaturels qui peuplent son imagination qu’on en vient à songer que cette courte histoire aurait été mieux servie par un roman graphique.

Si vous aimez le style d’Andrew Kaufman, vous aimerez peut-être son roman «Minuscule» (Alto). Notre critique: https://labibleurbaine.com/minuscule-dandrew-kaufman-faites-attention-aux-cambrioleurs.