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Crédit photo : Arts & Crafts
Plusieurs comparent la musicienne native de la Géorgie à PJ Harvey, et cela s’explique par le choix des collaborateurs qui ont participé à Sprinter: Rob Ellis, qui a assuré la réalisation et qui joue de la batterie, ainsi qu’Ian Olliver à la basse (Ellis travaille fréquemment avec PJ Harvey tandis qu’Olliver est son ancien bassiste).
Pourtant, le style d’écriture de Mackenzie Scott est beaucoup plus direct et le jeu de guitare n’est pas aussi incisif. Par ailleurs, sa voix est définitivement plus grave et il n’y a que très peu de cris stridents, à l’instar de la chanteuse anglaise.
Sprinter présente un regard sur l’amour et la haine tels que vécus par TORRES. Cependant, elle va plus loin et aborde sa spiritualité, son attachement envers sa foi baptiste et son mécontentement à l’égard de l’institution.
De plus, elle explore en profondeur le thème de la mort; elle semble paralysée par la peur de perdre un être cher, mais elle est également soucieuse de sa propre mortalité. C’est peut-être pour cette raison que l’image évocatrice de la noyade est aussi présente sur cette offrande.
La plupart des titres sur ce disque sont excellents, c’est entre autres le cas de la chanson titre. Quant à l’extrait «The Exchange», c’est l’histoire d’une femme qui a été adoptée et qui a dû confier, elle aussi, son enfant à quelqu’un d’autre. Il s’agit du récit de la mère de TORRES.
La chanson «A Proper Polish Welcome» est sombre et délicate, c’est peut-être le titre qui se rapproche le plus du son de PJ Harvey. Il y également «New Skin et «Strange Hellos» qui sont cathartiques et puissants.
Sprinter est un très bon disque aux sonorités pop et mélancolique. TORRES y exhibe sa vulnérabilité, grâce à ses textes et sa voix, mais également grâce à sa résilience. Cependant, c’est un album qui demande un certain effort sur le plan de l’écoute pour être en mesure de l’apprécier.
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de la rédaction