Apocalyptica et Art of Dying au Métropolis de Montréal

Après la prestation d’Art of Dying, qui ont visiblement converti de nouveaux fans hier soir, ce fut le tour d’Apocalyptica de fouler les planches du Métropolis, eux qui n’avaient pas visité la métropole depuis leur dernier passage dans le cadre d’HEAVY MONTRÉAL en août 2014. Pour sa dernière date au Canada avant son retour vers l’Europe, le quintette avait envie de s’éclater et c’est exactement ce qu’il a fait, priant les spectateurs de faire du bruit, toujours plus de bruit.

Peut-être avaient-ils envie de se remémorer leur passage sur les Plaines d’Abraham alors qu’ils assuraient la première partie de Rammstein, mais Apocalyptica ont fait jouer l’indémodable succès de 1997 «Du Hast» de la formation allemande, pour donner le ton à leur concert qui allait débuter dans quelques minutes à peine. Déjà la majorité des spectateurs hochaient la tête et, il faut l’avouer, même si la chanson a été coupée de moitié, la table était déjà bien mise.

Apocalyptica a majoritairement joué les nouvelles pièces de Shadowmaker, cet album où ils ont pour la première fois cédé la place à un chanteur «régulier», accueillant donc l’Américain Franky Perez dans ses rangs. Ce dernier a passé autant de temps sur la scène qu’à l’arrière-scène, puisque le concert, par moments inégal, enchaînait parfois plusieurs mélodies instrumentales aux violoncelles. Ce sont les pièces «I – III – V Seed of Chaos» et «Cold Blood» qui ont cassé la glace, avec cette nouvelle voix à l’origine de leur renouveau.

Tout de suite après «I’m Not Jesus», le «père» fondateur du groupe, Eicca Toppinen s’est adressé à la foule, le sourire fendu jusqu’aux oreilles: «Vous êtes bruyants Montréal. C’est comme ça que je me rappelle de vous. Faites plus de bruit!», a-t-il crié dans son micro, au grand bonheur de ses fans. Plus tard, il a demandé combien de gens avaient acheté le nouvel album, et après avoir entendu quelques rares approbations, il s’est exclamé simplement: «Tant mieux pour vous!»

Apocalyptica s’est fait connaître, dès 1996, avec ses albums de reprises, et c’est d’ailleurs le moment où ils ont offert, à coups d’archet sur les cordes raides de leurs violoncelles, les morceaux «Inquisition Symphony» de Sepultura et «The Unforgiven», «One» et «Seek and Destroy» de Metallica que la foule est devenue plus expressive, et plus attentive. Fort habiles, les musiciens ont réussi à s’approprier ces classiques du heavy métal en leur donnant un côté symphonique très intéressant. Plus tard, c’est la chanson «I Don’t Care» qui a provoqué une salve d’acclamations, celle-ci ayant été popularisée par l’ex-chanteur de Three Days Grace, Adam Gontier, sur l’album de 2008, Worlds Collide.

Peut-être qu’il aurait été intéressant que Franky Perez y trouve davantage son compte, lui qui a passé son temps à sortir et revenir sur scène. Durant le bloc de reprises, qui a tout de même duré plus d’une vingtaine de minutes, sa voix rauque et portante aurait pu être utilisée pour remplacer celle de James Hetfield. Autrement, les fans ont visiblement passé un agréable moment, au grand plaisir des Finlandais et de l’Américain qui s’envoleront bientôt pour un retour au bercail bien mérité.