Face to Face et Prevenge aux Foufounes électriques

Il n’y avait aucun bodyguard ou trouble-fête pour empêcher les spectateurs de s’essayer au body surfing ou de monter fièrement sur la scène pour chanter aux côtés de leurs idoles aux Foufounes électriques, contrairement aux politiques sévères et souvent restreignantes de la majorité des autres salles à Montréal. La foule s’en est donc donné à cœur joie, se bousculant à qui mieux mieux et sautant de la scène jusqu’au parterre, au risque de se lancer dans le vide s’il n’y avait personne pour les retenir.

Pour ce troisième et dernier soir au programme de leur tournée Triple Crown, Face to Face a offert leur album homonyme de 1996, lui qui contient d’excellents morceaux. Parmi les titres les mieux accueillis, soulignons «Walk the Walk», «Blind», «Ordinary», «I Won’t Lie Down» et «Everything’s Your Fault», durant laquelle le chanteur s’est complètement enfargé dans ses cordes, lui qui s’est contenté de sourire pour cette gourde que peu de gens ont probablement remarquée. La pièce «Falling» a fort bien clôturé ce premier acte, qui a duré près de 35 minutes.

L’heure des succès pigés ici et là avait sonné et Trever Keith, Chad Yaro, Scott Shiflett et Danny Thompson ne se sont pas fait prier longtemps avant d’enchaîner les titres qui allaient faire plaisir aux fans. Durant «Disconnected», la foule s’est mise à se bousculer intensément, signe que même après 23 ans, l’album Don’t Turn Away est toujours un incontournable. «A-Ok», sur Big Choice, a elle aussi semblé faire plaisir à plusieurs. On aurait aimé entendre «Sensible», «Big Choice», «I Want» ou encore «Debt», mais malheureusement ces dernières ont été écartées du programme.

«This is the best night! I don’ know what else to say», a lancé le chanteur, visiblement satisfait et ému par la réception de ses fans, qui montaient sur scène à chaque chanson pour chanter dans son micro ou pour jouer de l’air guitar, tout juste avant de se lancer dans le vide. Parmi les autres bons moments, on retient leur reprise punk rock de «Paint in Black», popularisée en 1966 par The Rolling Stones, et Chris de Prevenge, le groupe montréalais qui a cassé la glace en première partie, qui est venu arranger le micro de Trever Keith avec un espèce de gros couteau de chasse.

«That’s a big awesome knife», s’est exclamé le chanteur de Face to Face, ce qui a provoqué l’hilarité générale. Puis, les quatre musiciens ont lancé un au revoir, dans une atmosphère suffocante où la sueur suintait à plein nez. La flamme du punk rock est donc toujours aussi vive.