Sorties
Crédit photo : www.lni.ca
«Même si c’est un flop, le résultat va être parfait, car c’est de la recherche, de l’expérimentation» – Jean-Philippe Durand
Ces laboratoires, comme on les appelle hors des murs du Théâtre de la LNI, sont en réalité des spectacles essayistes et uniques où les comédiens expérimentent, au sein d’une démarche intellectuelle et artistique élaborée par des maîtres de laboratoire, les différentes subtilités du jeu théâtral improvisé, le tout présenté pour la première fois devant public.
Les spectateurs seront donc conviés à assister aux spectacles La reprise de Mathieu Lepage et Joëlle Paré-Beaulieu le 11 avril, Les états de Jean-François Nadeau le 25 avril et La source de Jean-Philippe Durand le 30 mai.
Jean-Philippe Durand, l’un des trois maîtres de laboratoires et celui que l’on connaît comme étant l’entraîneur des Rouges à la LNI, nous a clairement défini la logique derrière ces laboratoires, où «la notion de spectacle tend à disparaître comme ce sont des laboratoires de recherche». Celui qui signe le spectacle La source s’entend bien «mettre des bâtons dans les roues des comédiens pour voir si leur instinct va finir par les mener vers la vérité», nous a-t-il avoué, penseur.
Comme le but de son spectacle est d’observer si, oui ou non, une même scène apprise par cœur et interprétée par différents duos de comédiens mène forcément à un dénouement différent, il va de soi que Durand va tout faire en son pouvoir pour faire la lumière sur cette question. «Les comédiens ne verront pas les interprétations des autres. Je veux voir si les référents des improvisateurs peuvent les mener complètement ailleurs».
Il va de soi qu’il n’y a pas le même travail de recherche avec ces laboratoires que lors de spectacles d’impro de la LNI, où il y a une recherche, un désir d’efficacité et une volonté de faire rire le public. Ici, la notion «d’imperfection» doit être prise en compte, et au second degré, puisqu’il n’y a aucune garantie que le spectacle soit sans failles.
Et c’est d’ailleurs là où l’aspect de laboratoire prend tout son sens.
Jean-François Nadeau, ce grand passionné d’impro depuis maintenant 30 ans, présentera quant à lui le spectacle Les états, où il va convier les spectateurs «à une célébration de la complexité de l’être humain». Son approche est certes légèrement différente des autres, puisqu’il va inviter les comédiens, comme le public, à faire une méditation dirigée pour l’observation de leur souffle et de leur agitation mentale.
Tout comme Jean-Philippe Durand, Nadeau croit que l’exercice, pour les comédiens, va être confrontant, et qu’ils vont suer. «Il est temps de remettre les pendules à l’heure et de montrer que l’impro c’est plus qu’un spectacle d’humour, mais bien un exercice épuisant et stimulant».
Dans Les états, le maître de laboratoire tentera d’observer à quel point il est possible de jouer en faisant simplement confiance à un désir, à une émotion. Et en ayant fait le vide au préalable, les acteurs créateurs, comme il les appelle, seront conviés à improviser dans le moment présent, non pas avec des idées, mais bien avec cette peur de l’inconnu; l’émotion brute.
Le spectacle La reprise de Mathieu Lepage et Joëlle Paré-Beaulieu sera celui qui ouvrira cette série de laboratoires offerte devant public le 11 avril et c’est à travers une série de répétitions d’une même scène improvisée que tous vérifieront si les personnages inventés lors de la première improvisation sont similaires ou plus riches que les précédents. Un exercice qui permettra aux comédiens de mesurer l’impact d’une improvisation spontanée et d’une improvisation répétée.
«Les laboratoires sont des spectacles où les comédiens se mettent en danger chaque soir. Pour le public, c’est une occasion rêvée de donner son opinion et de vivre une expérience unique».
Pour connaître les dates des représentation, l’horaire et le prix des billets, consultez le poster officiel à la page suivante: